L’année du football 2020 s’annonce très riche en
émotions. Au-delà des rendez-vous traditionnels vont s’ajouter en particulier
le Championnat d’Afrique des Nations qui se tiendra au mois d’avril au Cameroun
quand bien même certains continuent de faire planer un doute sur la capacité de
ce pays à accueillir l’épreuve. Les fake news n’épargnent pas l’Afrique. Pour
autant nul ne peut et ne doit nier que les pays, quels qu’ils soient éprouvent
de plus en plus de difficultés à trouver les fonds nécessaires pour répondre
aux exigences de la CAF en matière d’organisation. C’est ainsi qu’on ne connaît
toujours pas le lieu où se déroulera la prochaine Coupe d’Afrique des Nations
des femmes. A l’origine, elle devait se tenir au Congo mais le pays s’est dit
dans l’impossibilité de tenir ses engagements. On évoquait ces dernières
semaines le nom de la Côte d’Ivoire.
Il y a gros à parier que l’attention sera surtout réservée aux éliminatoires de
la CAN 2021 et à celles de la Coupe du monde 2022. Pour la CAN il faudra
attendre la fin août pour assister au coup d’envoi des quatre dernières
journées dont la dernière aura lieu mi-novembre. Pour les éliminatoires de la
Coupe du monde on vivra seulement les deux premières journées, la suite étant
programmée en 2021. On saura le 21 janvier qui jouera contre qui. Ce jour-là,
au Caire, la FIFA, répartira les quarante équipes encore en lice en dix poules
de quatre dont les dix vainqueurs disputeront le round final. Le calendrier du
football africain est de plus en plus dense, de très nombreux week-end seront
consacrées à l’international ce qui ne manquera pas de perturber certaines
épreuves nationales. Et c’est sans doute là l’un des problèmes majeurs du
football africain, taraudé entre ses obligations nationales et ses devoirs
internationaux. Il y aurait bien une solution qui consisterait à réduite le
nombre d’équipes dans les championnats nationaux mais pour des tas de raisons
spécifiques à chacun des pays, c’est une décision qui n’est pas facile à
prendre.
En ce début d’année je ne peux m’empêcher de dresser ce
constat : les médias consacrent de moins en moins en moins d’espace au
football africain et de plus en plus au football européen, en particulier au
championnat britannique comme si ce football qui, entre parenthèses, n’a plus
gagné la Coupe du monde depuis son unique victoire en 1966, était devenu le
centre mondial et quasi unique du ballon rond. Que la presse consacre une large
part à ses joueurs expatriés quoi de plus légitime mais accorder plus de place
à un banal match du championnat d’Angleterre qu’à un match du championnat
national ou à un match de Coupe d’Afrique même quand, dans ce dernier cas, une
équipe du pays n’est pas engagée me paraît être une grosse erreur.
Si les Africains ne parlent pas du football africain, de leur football, qui le
fera à leur place.
Chers confrères, soyons réalistes.
Bonne année à toutes et à tous et, n’oubliez pas, il ne faut pas chercher à rajouter des années à sa vie-mais plutôt essayer
de rajouter de la vie à ses années.