Les autorités égyptiennes ont observé le silence pour le
moment sur la crise qui secoue depuis plusieurs semaines le directoire de la
Confédération Africaine de Football mais elles en suivent de très prés l’évolution.
C’est ainsi que le ministre des sports, le Pr.Ashraf Sobhi, a eu, au cours du week-end dernier, un
entretien, à sa demande, avec Mustapha Fahmy, ancien secrétaire général de la
CAF, ancien directeur des compétitions de la FIFA, et enfin conseiller du
président Ahmad au début de sa prise de fonction au Caire.
Le motif de ce tête-à-tête portait en priorité sur l’avenir de la fédération
après la démission contrainte de son président, Hany Abo Rida, et de sa
succession mais, bien évidemment la discussion a porté sur la crise à la tête
de l’organisme continental en charge du football africain. Pour les Egyptiens c’est
un dossier sensible. Ils se considèrent comme les dépositaires de l’identité de
la CAF, d’abord au titre de co-fondateurs avec l’Ethiopie, le Soudan et l’Afrique
du Sud, ensuite pour avoir soutenu financièrement et logistiquement l’institution
pendant plusieurs décennies. Or Mustapha Fahmy, père de l’ancien secrétaire
général, Amr Fahmy, viré il y a quelques semaines par le président Ahmad Ahmad,
est l’un des principaux intervenants de la crise actuelle pour avoir notamment
dénoncé à la Commission d’éthique la FIFA les graves dérives présumées de l’actuelle
direction.
De toute évidence les autorités égyptiennes ne veulent pas être régulièrement
accusées d’avoir fait, en quelque sorte main-basse sur la CAF sans réagir.
Elles ne peuvent pas, pour des raisons politiques évidentes, accepter ces
menaces régulièrement prononcées de délocaliser le siège de la CAF, une des organisations
prestigieuses de l’Afrique. A l’évidence l’Egypte n’entend pas rester les bras
croisés.