Le Maroc n’a plus gagné un match de phase à
élimination directe d’une Coupe d’Afrique des Nations depuis février 2004 et une
victoire en demi-finale contre le Mali (4-0). C’est bien vrai. Et pourtant les
Lions de l’Atlas faisaient partie du présumé tiercé gagnant d’Egypte 2019 avec
l’Egypte et le Sénégal.
Que s’est-il passé face au Bénin, 18e nation africaine et 88e
mondiale ? Nul ne peut le dire avec précision sinon que cet échec est
collectif. Et que le pénalty raté d’Hakim Ziyech, la « pépite »
de l’Ajax d’Amsterdam, au terme du temps réglementaire, pas plu qu’Onyango
avait été un élément déterminant des Mamelodi Sundowns lors de la victoire du
club sud-africain en 2016 dans la Ligue des championss que les tirs au but
manqués de Boufal et d’En-Nesyri ne peuvent fournir la seule explication.
Ce qui s’est passé est incroyable. Certes les Marocains étaient un peu en
manque à la fois de jus et d’inspiration mais comment comprendre qu’ils n’aient
pas pu ou su exploiter le nombre inimaginable de ballons perdus et de passes à
l’adversaire des Ecureuils du Bénin.
Non personne n’avait remarqué qu’au cours de leurs dix matches précédant leur
huitième de finale, les joueurs marocains n’avaient inscrit que 12 buts, se
contentant souvent de victoires par le plus petit des scores. Et puis, autre
phénomène, le Maroc ces dernières années a été plébiscité par une sorte de
fétichisme : Hervé Renard devenu celui qui pouvait faire ce qu’aucun de
ses prédécesseurs n’ait réalisé jusqu’à présent, à savoir remporter trois fois
la CAN sous des bannières différentes après celle de la Zambie en 2012 et celle
de la Côte d’Ivoire en 2015. Le Français était devenu aux yeux de beaucoup, et
pas seulement à ceux des commentateurs, une sorte de porte-bonheur. Ils avaient
oublié qu’il y a deux ans déjà au Gabon, les Lions de l’Atlas avaient trébuché
en quart de finale face aux Egyptiens.
Les Béninois qui ne sont pas du genre à se prendre pour ce qu’ils ne sont pas –
regardez par curiosité la liste des clubs dans lesquels ils évoluent – peuvent savourer
leur invraisemblable réussite. Ils ont disputé quatre matches, n’en ont gagné,
ni perdu aucun, et ils se retrouvent en quart de finale !
Quart de finale où ils seront opposés à un autre favori du départ, peut-être même le premier, le Sénégal.
Les Lions de la Teranga n’ont pas eu la partie facile
contre les Ougandais et ne l’ont emporté que par la grâce d’un but inscrit
après le premier quart d’heure de jeu par une des étoiles de la saison passée
en Angleterre, champion d’Europe avec Liverpool, Sadio Mané, souvent associé
dans les compliments avec son camarade de jeu égyptien, Mohamed Salah. Lui
aussi, comme Ziyech manquera la transformation d’un pénalty qui aurait
complètement libéré son équipe à l’heure de jeu. Enfin pas exactement car c’est
le gardien et capitaine des Cranes, Denis Onyango qui parti du bon côté,
détournera le ballon. L’occasion de se souvenir qu’Onyango avait joué un rôle
déterminant dans la victoire du club sud-africain Mamelodi Sundowns il y a
trois ans en Ligue des champions.
Sans hésitation le Sénégal aura très largement les faveurs des pronostics avant
d’affronter le Bénin en quart de finale. Et ils ne pourront pas dire qu’ils ne
savaient pas après le drame absolu des Marocains.