36 matches pour éliminer huit équipes, huit matches à venir pour en écarter le même nombre. C’est le principe de la nouvelle organisation. Désormais, ça passe ou ça casse. Et il faut bien dire que les premières joutes n’ont guère éclairé notre lanterne. On demeure encore dans le flou pour essayer de déceler le nom du futur vainqueur.
Huit équipes sont restées invaincues au sortir de la première phase, l’Algérie,
le Bénin, le Cameroun, l’Egypte, le Ghana, Madagascar, le Maroc et la Tunisie.
Quatre d’entre elles, n’ont encaissé aucun : l’Algérie, le Cameroun, l’Egypte,
le Maroc. Et tout cela ne permet pas d’y voir très clair car aucun de
ces pays n’a donné le sentiment de posséder le petit plus qui en serait un
vainqueur tout désigné. Avant d’arriver au Caire, par exemple, un trio de
favoris semblait se détacher, le Sénégal, l’Egypte et le Maroc. Le Sénégal n’a
pas vraiment rassuré. Il a terminé deuxième de son groupe derrière l’Algérie
dont la cote a fait un spectaculaire bond en avant. Le Maroc a fait le service
minimum, trois victoires mais, chacune, par le plus petit des scores (1-0) et,
pour deux d’entre elles, contre la Namibie et l’Afrique du Sud, seulement
acquises à la 90e minute. Ce qui n’est pas très rassurant.
L’Egypte, elle, a bénéficié de la « prime à l’organisateur ». Elle a joué ses trois rencontres à 21 heures et 22 heures quand le soleil ne venait plus jusqu’à faire fondre les crampons. De plus, il s’est écoulé cinq jours entre ses deux premières sorties et encore quatre entre la deuxième et la troisième. Le sort a bien fait les choses puisque son adversaire à venir, l’Afrique du Sud, n’est pas le plus coriace. En principe cela pourrait se compliquer davantage en quart de finale avec soit le Cameroun, tenant du titre, soit le Nigeria, à condition que ce dernier rentre vraiment dans la compétition.
Oui, c’est bien cela, on a le sentiment un peu diffus que la compétition n’a
pas commencé sinon pour trois pays, le Bénin, l’Ouganda et plus encore pour Madagascar
qui s’est payé le luxe de terminer en tête de son groupe avec sept points
devant le Nigeria que les Barea ont dominé lors de la troisième journée (2-0). La
question est de savoir si ces trois pays réussiront ou non de tenir la cadence,
d’évoluer sur le même tempo. Les « petites » équipes – sans que le
qualificatif soit péjoratif – entament souvent ce type de compétition pied au
plancher et payent ensuite les efforts fournis dans les premiers combats,
tandis que les équipes les plus en vue se ménagent lors de la phase championnat
pour livrer le meilleur d’elle-même dans la phase Coupe.
Bref ,on est dans l’incertitude et il vaudra mieux se méfier au moment de faire ses choix. Pendant quatre jours, à raison de deux matches chaque jour, on va voir défiler les rescapés du premier tour. Maroc-Bénin et Sénégal-Ouganda pour commencer, Nigeria-Cameroun et Egypte-Afrique du Sud pour suivre, le troisième jour Madagascar-RD Congo et Algérie-Guinée, enfin cette séquence s’achèvera lundi 8 juillet avec, à l’affiche Côte d’Ivoire-Mali et Ghana-Tunisie. Huit rencontres qui ont belle allure et dont l’issue n’est nullement garantie ni pour les uns, ni pour les autres.
Surtout n’attachez aucune importance aux résultats du passé. C’est une affaire uniquement de statisticiens. Tenez l’Egypte a croisé deux fois la route de l’Afrique du Sud mais c’était en 1996 et en 1998. C’est loin, très loin, et les deux victoires des Pharaons ne peuvent, en aucun cas, servir de références. Pour l’histoire la défaite des Sud-Africains en 1996 ne les avait pas empêchés de coiffer plus tard la couronne des champions. En 1998, il s’était agi de la finale avec le résultat que l’on connaît.
Ghana-Tunisie est un vrai « classique » de la CAN puisque les deux pays se sont rencontrés sept fois. Le Ghana n’a jamais été battu par les Aigles de Carthage (6 victoires et un nul). Est-ce que la tradition va persévérer ? Allez savoir. Aux uns comme aux autres on ne demande qu’une seule chose, qu’ils nous offrent du spectacle, ce spectacle qui, jusqu’à présent, a fait défaut même s’il y a eu quelques très beaux buts qui auraient leur place dans n’importe quelle autre grande compétition mondiale.