Egypte, Nigeria, Algérie, premier trio de qualifiés

Dix-huit matches joués. On est exactement à mi-parcours de la phase de poules. Et on connaît déjà trois des seize qualifiés pour les huitièmes de finale : l’Egypte, le Nigeria et l’Algérie. On peut même ajouter que l’Ouganda et Madagascar qui comptent quatre points y sont presque.

L’Egypte était, avant le coup d’envoi de la compétition, une des trois équipes favorites avec le Sénégal et le Maroc. Les Pharaons ont fait ce que l’on attendait d’eux mais sans briller particulièrement. Deux victoires sans panache face au Zimbabwe (1-0) puis la RD Congo (2-0). D’évidence, les Pharaons ont entamé la compétition tendus en dépit du phénoménal soutien de son public. Le stade international du Caire n’avait plus vu autant de monde depuis une dizaine d’années. Il était quasiment fermé au football en raison de l’état d’urgence dans le pays depuis de nombreuses années. Retrouver leurs fans étaient pour les joueurs un moment périlleux. Il fallait gagner sans les décevoir. Le second match face à la RD Congo, une équipe décevante battue lors de la première journée par des Ougandais sans doute sous-estimés, a permis aux Pharaons d’évacuer la pression. Ils avaient déjà trois points. Ils étaient un peu rassurés et sûrement davantage en confiance.

Le Nigeria a gagné sa place en huitième de finale sans montrer une aisance digne d’abattre le ténor qu’à un moment ou à un autre il trouvera sur sa route. Une victoire à minima sur la Guinée puis la même face au Burundi, un des nouveaux entrants dans l’épreuve, ne sont pas source de confiance extrême. John Obi Mikel qui fut un temps écarté de la liste initiale avant d’intégrer le groupe des 23 est sorti au bout d’une heure lors du premier match et n’a pas joué le suivant. Gernot Rohr espérait qu’il fut le patron. Pour le moment, c’est un échec. Les Super Eagles ne comptaient pas, au départ, dans le trio des grands favoris, mais avec eux c’est souvent le même scénario, ils ne sont pas sur la plus haute marche du podium mais finissent presque à chaque coup troisièmes ou quatrièmes.

L’Algérie, elle, a brûlé la vedette au Sénégal. Les hommes d’Aliou Cissé ont débarqué en territoire égyptien auréolés de leur première place des Africains au classement FIFA, de la présence dans leurs rangs de joueurs reconnus sur la scène européenne à commencer par Sadio Mané, complice de Salah à Liverpool et comme lui champion d’Europe, et Kalidou Koulibaly et plusieurs autres. On trouve là l’effectif le plus dense des 24 compétiteurs. Et voilà que les Fennecs ont inversé les rôles, devenus chasseurs contre le Lion. Il ne s’en est pas fallu de grand-chose, un but au début de la seconde période. Non les Algériens, enfin l’équipe actuelle, n’était pas reconnue comme un possible vainqueur. Il faut dire que depuis cinq ans et son échec en huitième de finale de la Coupe du monde au Brésil contre l’Allemagne elle n’avait cessé de dégringoler, après avoir collectionné les sélectionneurs qui restaient chacun à peine quelques mois. Cette fois on a senti moins d’enthousiasme avant la venue en Egypte. Fennec échaudé craint l’eau froide même par temps de canicule, c’est une constance en cette période de l’année.
Et si, oui et si l’Algérie avait attendu 29 ans pour s’en aller à la conquête de sa deuxième couronne continentale…on n’y est pas encore. Dans la meilleure des hypothèses, il lui faudra encore disputer cinq matches.

Le sans-faute des Nigérians et des Algériens est sans doute la preuve que le déroulement de la compétition ne résumera pas au trio Egypte – Sénégal – Maroc. L’Ouganda et Madagascar ont d’ailleurs pris une option sur les huitièmes de finale avec déjà quatre points qui devraient permettre de figurer dans le lot des quatre meilleurs troisièmes. Plusieurs éléments incitent à la prudence pour des prévisions « sûres », notamment la fatigue d’une saison trop longue pour les meilleurs ou le climat qui épuise les organismes.

Enfin ce dernier mot, comme nous l’avions annoncé le public n’est venu dans les stades que lorsque son équipe jouait. Et quand on pense que la CAF a demandé au Cameroun, qui devait initialement organiser l’édition en cours, deux stades d’au moins 15 000 places, deux stades d’au moins 20 000 places et deux stades d’au moins 40 000 places afin d’accueillir le match d’ouverture et la finale . Or ce qui se passe en ce moment en Egypte les précédents organisateurs l’ont presque tous connus. Tous ces stades ne seront quasiment plus utilisés ensuite. Mais c’est un autre problème.

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