Il faut sauver les joueurs maliens

Quelqu’un a-t-il vu la liste des vingt-trois joueurs maliens sélectionnés pour la Coupe d’Afrique des Nations qui démarre le 21 juin en Egypte ?
S’il s’en trouve un, qu’il nous le dise.
La situation est véritablement abracadabrantesque.
La FIFA vient de menacer de suspendre la fédération malienne de football, ou plus exactement le Comité de normalisation qui en fait office depuis novembre 2017. Le CONOR avait été mis en place du CONOR, pour gérer les affaires courantes, réviser les statuts des Ligues régionales et ceux de la Femafoot et enfin organiser l’élection d’un nouveau Comité exécutif, bref pour remettre de l’ordre dans l’organisme. Son mandat a été renouvelé régulièrement depuis sans que les intervenants n’arrivent à se mettre d’accord. Je vous passe les détails. Depuis, pas de championnat national.
A Bamako on veut beaucoup à la présidente, ancienne ministre, que la rue taxe d’incompétence.
Une assemblée générale doit se tenir le 15 juin. Si aucune issue n’est trouvée, la FIFA menace de suspendre le Mali de toutes ses activités. Un émissaire de Gianni Infantino, le directeur des associations membres de l’Afrique et des Caraïbes, est venu le dire au Premier ministre malien le 8 juin dernier.
A Zurich, lit-on les journaux, écoute-t-on les chaînes de radio, regarde-t-on la télévision ? Le Mali vit une crise autrement plus grave que ces histoires de ballon. Le pays est déchiré par une guerre qui ne dit pas nom. Il est menacé d’explosion comme d’autres de ses voisins. Pour les Maliens, le football reste un des derniers facteurs d’union nationale, un des rares moments de communier ensemble. Et vous pourriez priver tous les fans de ces quelques instants de bonheur. Peut-être n’avez-vous jamais su que les armes se taisaient au Liberia, en pleine guerre civile, il y a une petite trentaine d’années, quand Georges Weah et ses camarades de l’équipe nationale jouaient un match international au stade Samuel Doe.
Vous ne pouvez pas, vous ne devez pas empêcher le Mali de jouer la CAN.
Si telle était votre décision et si j’étais responsable d’une des cinq ou six grandes équipes africaines, par solidarité, je refuserais de disputer la CAN sans les Aigles.
I have a dream…

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