Le calendrier africain s’emballe. Coup sur coup il aura fallu concentrer son attention sur les finales des deux Coupes interclubs, la Coupe du monde des moins de 20 ans, toujours en cours, la Coupe de la COSAFA, la Coupe de l’UFOA dames…et voilà que se profile la Coupe du monde féminine. Destination France pour l’Afrique du Sud, le Cameroun et l’inévitable Nigeria qui en sera à sa huitième participation en huit éditions.
La domination depuis toujours des Super Falcons sur la scène continentale n’a pas eu de prolongement au niveau mondial. Leur bilan en Coupe du monde est faible. Elles ont disputé depuis 1991, année de la création de l’épreuve, vingt-deux matches et n’en ont remporté que trois. Dans le même temps elles ont été battues à seize reprises. Elles n’ont inscrit que dix-huit buts quand elles en ont cinquante-six. En vérité sa seule performance respectable remonte déjà à vingt ans quand l’équipe avait atteint les quarts de finale où elle s’était inclinée, après prolongations, face au Brésil. On peut être Super en Afrique et disparaître ensuite. Cette situation est d’autant moins compréhensible que, dans la catégorie inférieure, celle des moins de vingt ans, antichambre des Super Falcons, les Nigérianes ont joué deux finales, chaque fois contre les Allemandes s’inclinant avec les honneurs tant en 2010 (0-2) qu’en 2014 (0-1). Si on y ajoute une place de demi-finaliste en 2012, on pouvait penser que l’avenir était riche de promesses. Ces promesses n’ont pas été tenues.
Les Lionnes du Cameroun retrouvent l’élite mondiale après leur première expérience il y a quatre ans au Canada. Elles avaient largement dominé l’Equateur avec, notamment, un triplé de Gaëlle Enganamouit, avaient également pris le meilleur sur la Suisse mais cédé de peu face au Japon, futur finaliste. En huitième de finale, un but précoce des Chinoises leur avait barré la route du Top 8. Les Camerounaises sont une des forces montantes depuis quelques années du football féminin en Afrique. En France il leur faut confirmer.
Finaliste de la dernière Coupe d’Afrique dames en novembre 2018 au Ghana, les Banyana Banyana seront pour la première fois présentes au rendez-vous de l’élite. Il est, par conséquent difficile de savoir si elles seront capables de franchir sans encombre le cap Afrique – Monde. Or les Sud-Africaines comme toutes leurs collègues du continent manquent de repères. Les matches internationaux sont rares, les comparaisons avec les autres continents difficiles à établir. On notera cependant que chacune des trois équipes a retenu plusieurs joueuses opérant hors du continent, 7 Sud-Africaines, 11 Camerounaises dont 7 en France et 13 Nigérianes dont 7 en Suède. Au total, elles sont 31 pros sur un total de 69 joueuses, pas loin de la moitié. Les autres savent que leur destin passe par une bonne prestation à la Coupe du monde.
Une prestation, on l’aura compris, en pointillé. Toutefois l’épreuve qui réunit 24 équipes qualifie les deux premiers de chacune des six poules mais aussi les quatre meilleurs troisièmes. Les Super Falcons ont un premier tour difficile avec la France, la Norvège et la Corée du Sud. Plus ardue encore sera la mission des Banyana Banyana avec l’Allemagne, la Chine et l’Espagne. Les Lionnes du Cameroun si elles affichent la même détermination qu’en 2015, peuvent encore surprendre. Canadiennes, Néo-Zélandaises et Néerlandaises ne sont pas hors de leur portée. Le titre mondial paraît inaccessible mais deux équipes africaines en quarts de finale serait une belle performance. Pour sûr on vibrera avec elles.