J’y vais, j’y vais pas, j’y vais

Le brassard de capitaine est pour moi, sinon je ne vais pas à la CAN.
Asamoah Gyan n’a pas supporté que l’entraîneur des Black Stars du Ghana ait annoncé qu’il préférait le confier à André Ayew. Donc, dans un premier temps, le capitaine aux 106 sélections n’a pas admis ce crime de lèse-majesté et renoncé à aller en Egypte. « Ma décision est définitive », déclarait-il lundi dernier. Mais lundi c’était lundi et quarante-huit heures plus tard il est revenu sur sa décision.

Entre-temps il s’est produit un petit événement. Le Président de la république,Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, l’a appelé en Turquie pour lui faire savoir que « le pays comptait sur lui ». « Une demande présidentielle ne se refuse pas… ». Et voilà comment l’attaquant capricieux est revenu sur sa décision première. Caprice de star ? Peut-être. Marque d’orgueil ? Sans aucun doute.

Ce « j’y vais, j’y vais pas, j’y vais » mérite quelques réflexions.
Cette année Asamoah Gyan, avec son club, Kayserispor, n’a joué que 13 des 33 matches. Il a souvent été blessé. Il est donc tout à fait légitime que le sélectionneur James Kwesi Appiah ait quelques doutes sur l’état actuel du rebelle.
Asamoah Gyan, une star ? L’affirmer serait prétentieux. C’est un excellent joueur mais il n’a jamais atteint le degré supérieur, celui reconnu par les publics du monde entier. Même en Afrique il n’a jamais été élu meilleur joueur de l’année. S’il l’était, peut-être aurait-il permis à son pays de remporter au moins une des deux finales de Coupe d’Afrique en 2010 ou 2015. Mieux il a raté deux pénaltys cruciaux, l’un en Coupe d’Afrique lors de la demi-finale 2012, au Gabon, contre la Zambie, l’autre en quart de finale de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud contre l’Uruguay.

Deuxième remarque. Cette situation met dans une position très inconfortable le sélectionneur Kwesi Appiah. Pourra-t-il composer son équipe comme il l’entend, confier le brassard à qui il veut ? Si son équipe perd, il sera considéré comme un nul. Et si elle gagne aussi. On l’accusera d’avoir voulu humilier Gyan et le résultat prouve qu’il avait tort. Maintenant cette intrusion du politique n’est jamais une bonne chose. Si l’intérêt de la nation est d’avoir la meilleure équipe. Et pour y parvenir le mieux est de faire confiance aux hommes de terrain. Ils savent mieux que quiconque ce qui est bon ou pas bon pour leur équipe. Est-ce que le président ghanéen acceptera d’endosser un échec si les Black Stars qui courent derrière une victoire à la CAN depuis 1982 ? Probablement non.
En tout cas Kwesi Appiah ne s’est pas laissé impressionner. André Ayew, le fils d’Abdei Pelé, sera bien capitaine des Black Stars en Egypte et Kwadwo Asamoah, le milieu de terrain de l’Inter Milan sera vice-capitaine. Ah mais !
Avec tous les égards dus à un Chef d’Etat, je pense que Nana Addo Dankwa Akufo-Addo n’était pas dans son rôle. Je pense de la même manière qu’Asamoah Gyan a fait un caprice qui n’est pas un bon message à l’adresse de ses concitoyens et surtout aux jeunes apprentis-footballeurs.

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