Une semaine après l’accession en finale de la Ligue des champions de deux clubs du Nord, l’Espérance de Tunis et le Wydad Athlétique Club de Casablanca, le scénario s’est renouvelé pour la finale de la Coupe de la Confédération avec la qualification du Zamalek du Caire et de la Renaissance Sportive de Berkane.
Malgré une grosse domination lors de la demi-finale retour, l’ES Sahel n’est pas parvenue à percer la faille dans la défense du Zamalek et c’est ainsi que le club égyptien a obtenu son billet pour sa première finale continentale depuis 2002. Depuis le plus grand rival d’Al Ahly, autre figure légendaire des bords du Nil, n’a pratiquement plus rien montré sur la scène africaine. Le quintuple vainqueur de la Ligue des champions est rentré dans le rang, traversant des périodes plus ou moins difficiles. Son dernier titre national remonte à 2014-2015 après huit années consécutives d’exclusivité, pour Al Ahly. Depuis son voisin a repris sa suprématie et ce devrait encore être le cas cette saison. Le Zamalek est un revenant. Ephémère ou plus durable. On verra à la fin du mois quand il lui faudra se défaire de la Renaissance Sportive de Berkane.
Le club marocain est la grande révélation de ces deux dernières saisons. Il n’avait guère fait parler de lui dans son pays avant de remporter la Coupe du Trône en 2018. Ses premiers pas dans la Coupe de la Confédération l’année dernière furent très intéressants avec une accession en quart de finale. Son bilan : 1à matches joués, 7 victoires, 1 nul et 2 défaites. Cette année les Berkani ont atteint le cap des 14 matches disputés pour un total de 9 victoires, 2 nuls et 3 défaites. Son sacre serait une surprise au regard des équipes qui étaient au départ de l’épreuve. Mais la Coupe de la Confédération a couronné, dans le passé, des clubs sans pedigree africain, le Stade Malien, le FUS de Rabat, le MAS de Fès ou l’AC Léopards de Diolisie. Ils sont depuis rentrés dans le rang. On attend la finale pour savoir quel sera l’avenir de la RS Berkane. En attendant, sa qualification pour l’ultime rencontre confirme la bonne santé des clubs qui ont un représentant dans chaque finale.
Au-delà
de ces considérations, il faut insister une fois encore sur la permanence des
clubs du Nord qui dominent largement la situation.
Depuis l’année 2000, ils ont remporté 12 titres de champion : Al Ahly (6),
Espérance (2), ES Sahel (1), ES Sétif (1), WAC Casablanca (1), Zamalek (1).
Dans le même temps ont glané 7 couronnes ; TP Mazembe (3), Enyimba (2),
Hearts of Oak (1), Mamelodi Sundowns (1).
Dans
la Coupe de la Confédération la proportion est de 10 à 5 depuis la création de
l’épreuve, née de la fusion entre la Coupe des vainqueurs de Coupe et de la
Coupe de la CAF, en 2004.
10 succès pour les équipes du Nord : CS Sfaxien (3), ES Sahel (2), Al Ahly
(1), FAR Rabat (1), FUS Rabat (1), MAS Fès (1), Raja de Casablanca (1).
5 succès pour les clubs du Sud : TP Mazembe (2), AC Léopards (1), Hearts
Of Oak (1), Stade Malien (1).
Les raisons de cette domination sont multiples. La première c’est qu’il existe
dans les pays riverains de la Méditerranée des clubs professionnels. Certes
tout n’y est pas parfait mais l’organisation y est plus rigoureuse. La
conséquence la plus visible c’est une présence de l’argent. Les sponsors sont
beaucoup moins timorés que vis-à-vis des équipes de l’Afrique subsaharienne. Et
les clubs n’hésitent pas à aller chercher dans d’autres pays du continent des
joueurs qui n’ont pas trop d’équivalents dans leurs équipes. Ils sont d’ailleurs
de plus en plus nombreux. A Berkane on en compte cinq ; au Zamalek, il y en a
quatre. A l’Espérance de Tunis, ils sont six ; au Wydad de Casablanca, on
en dénombre cinq.
Egypte, Maroc, Tunis (ordre alphabétique) constituent le trio de choc du football africain de clubs. L’Algérie est un peu en retrait mais demeure compétitive sur la scène continentale.