Où aura lieu le match éliminatoire de
Coupe d’Afrique des Nations entre le Zimbabwe et l’Algérie ? En tout cas
pas au Zimbabwe. La CAF a, en effet, interdit jusqu’à nouvel ordre au Zimbabwe
d’accueillir des matches internationaux. Cette décision fait à une inspection
des stades menée au mois de novembre par l’institution faîtière. La conclusion
de la mission avait été communiquée aux dirigeants de la fédération
zimbabwéenne sans être suivie d’effet.
Comme le disait un de mes confrères, ce pays est englué depuis vingt ans dans une crise économique sans fin, qui s’est récemment aggravée avec le retour de l’hyperinflation, des pénuries de produits de base et des coupures d’électricité. Alors le football…Les dirigeants de la fédération n’ont pas leur mot à dire, ils n’ont pas d’argent. Il y a quelques mois elle a d’ailleurs été ébranlée par des accusations de corruption. L’argent ne serait pas allé dans les bonnes poches. Bref les stades de Barbourfiels, Mandava et le stade national d’Harare n’ont pas pu bénéficier des travaux indispensables à une mise aux normes internationales.
Cette situation n’est pas nouvelle. Je me souviens qu’en 1999, la CAF avait retiré au Zimbabwe l’organisation de la CAN 2000 avant de la confier à une co-organisation Ghana – Nigeria. Les dirigeants avaient dégainé un discours de haine à l’endroit du président de la CAF à l’époque, Issa Hayatou, l’accusant de tous les maux, voyant dans la décision un complot francophone contre des pays anglophones. Les installations sportives n’étaient tout simplement pas au niveau. Et, au cours des deux dernières décennies aucun nouveau stade n’a été construit et les travaux de rénovation sur certains des terrains retenus pour la CAN 2000 ont été abandonnés. Ce n’est pas moi qui le dis mais le quotidien « Zimbabwe Independent ».
A Harare, certains, peu fair-play, ont laissé entendre que peut-être il faudrait aussi déplacer le premier match qui doit opposer les deux équipes une semaine plus tôt en Algérie. En cause l’épidémie de coronavirus… On verra s’il y a lieu de le dépayser ou de faire disputer la rencontre à huis clos.
Il y a quelques semaines, le président de la FIFA, Gianni Infantino, évoquait
sa volonté de dégager un milliard de dollars pour doter chaque pays d’Afrique d’un
stade répondant à toutes les normes internationales. Des stades, il y en a sur
le continent. Le problème n’est pas de les construire mais de les entretenir.
Et dans ce domaine il y a un travail considérable à effectuer. En raison des
conditions climatiques et des pluies diluviennes qui s’abattent régulièrement
sur ces vaisseaux en manque d’un bon drainage quand on ne l’a pas oublié dès le
départ parce que le budget était dépassé. L’accueil des spectateurs donne
souvent à désirer, manque de toilettes par exemple. J’ai connu un stade qui
avait été converti en parking pour engins militaires.
Je ne citerai aucun nom d’arène sportive, ni aucun pays mais j’en connais
beaucoup qui ont plus de cinquante ans. Et pour leur championnat au début de
chaque saison on entend le même refrain : oh, ça ira !