Le 6e Championnat d’Afrique des Nations réservé aux joueurs « locaux » se jouera sans quelques grands noms du football africain. Parmi les absents de marque on note les noms de l’Algérie, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigeria et du Sénégal.
Oui, l’Algérie, couronnée à la CAN Egypte 2019, et son
vice-champion, le Sénégal, ne seront pas du rendez-vous camerounais l’année
prochaine. La preuve si nécessaire qu’il existe au moins deux footballs
africains, celui des joueurs qui participent aux compétitions nationales et
celui des pros qui opèrent hors le continent.
L’absence des Algériens n’est pas une surprise. La zone Nord est dominée par
les clubs tunisiens, marocains et égyptiens quand bien même depuis 2009, pour
prendre pour référence l’année de la création du CHAN, l’Entente Sportive de
Sétif a remporté la Ligue des champions (2014), et l’USM Alger a été finaliste
l’année suivante. Sétif avait auparavant été finaliste de la Coupe de la
Confédération (2009), imitée sept années plus tard par le Mouloudia de Béjaïa.
Les clubs sénégalais ne se sont guère signalés dans les épreuves continentales.
Sans leur faire injure force est de reconnaître qu’ils figureraient, si on
devait les classer, en deuxième division. Il n’y a pas très longtemps le
président de la fédération du pays le reconnaissait en lançant une sorte d’ « au
secours ». Il n’est pas le seul, loin s’en faut.
Les clubs ghanéens et nigérians ne vont pas mieux
affectés par des crises internes mais aussi fédérales. Depuis 2009, hormis le
FC Heartland d’Owerri, pas la moindre trace d’une équipe de ce pays en finale
continentale. Et chez les Ghanéens, le bilan est égal à zéro. Que sont devenus
Enyimba, les Kano Pillars, l’Ashanti Kotoko de Kumasi ou Hearts of Oak d’Accra,
des noms qui rayonnaient en Afrique et pas seulement.
Pffft ! Une longue reculade qui
laisse un grand vide dans les deux grands pays anglophones de l’Ouest africain.
La Côte d’Ivoire n’est pas mieux lotie. L’accession du Séwé Sport de San Pedro
en finale de la Coupe de la Confédération 2014 a constitué une surprise pour
tout le monde. Mais que deviennent l’ASEC Mimosas et surtout l’Africa Sports !
Si le Championnat d’Afrique des Nations est le championnat des championnats nationaux doit-on penser que le championnat du Togo est supérieur à celui du Nigeria, celui du Niger de meilleure qualité que celui de la Côte d’Ivoire, celui du Burkina Faso d’un autre niveau que celui du Ghana. Pour l’Algérie et le Sénégal la situation est un peu différente dans la mesure où leurs adversaires respectifs étaient d’un niveau à peu près égal, le Maroc et la Guinée.
On ne peut pas, on ne doit pas laisser passer cette question du niveau du football local par pertes et profits. L’absence de ténors n’empêchera pas la compétition de se dérouler mais son audience internationale risque d’en être affectée.