L’équipe féminine du Zimbabwe ne participera
pas au tournoi de football olympique l’année prochaine à Tokyo. Elles n’ont pas
été éliminées par leurs voisines de la Zambie. Non. Elles se sont auto-éliminées.
Elles ont refusé de disputer le match retour chez elle à Harare. Pour des soucis
de primes non versées après leur participation à la Coupe de la COSAFA, le mois
dernier en Afrique du Sud.
Je vous l’accorde les joueuses du Zimbabwe avaient peu de chance de se
qualifier après leur large défaite du match aller (0-5) mais elles pouvaient caresser
un infime espoir de renouveler leur exploit de 2016 quand elles s’étaient
qualifiées pour le tournoi final. Ce mouvement de grève témoigne une fois
encore ce mépris régulièrement fait aux joueuses comme aux joueurs avec des
engagements non tenus, parfois très tardivement quand ils le sont. Les
dirigeants sont rarement en retard de leurs indemnités et primes. Bon le cas du
Zimbabwe n’est pas nouveau. C’est un véritable certificat de faillite qu’on
peut lui attribuer depuis quelques années.
Je viens de regarder le calendrier de la semaine. A notre menu le dernier tour éliminatoire des qualifications pour la CAN U23 et celui du tour préliminaire des éliminatoires de la CAN 2021. Un pays, le Soudan, est engagé dans les deux épreuves le même jour, contre le Nigeria chez les U23, contre le Tchad pour la CAN. Si le sélectionneur voulait incorporer quelques moins de 23 ans dans son équipe A, il aurait un choix cornélien à effectuer. Personne n’a rien vu, n’a rien dit. Ce chevauchement des compétitions est inacceptable. La CAF devait probablement avoir la tête ailleurs. Faudra-t-il que le directeur des compétitions de la FIFA rejoigne au Caire la secrétaire générale Fatma Samoura pour qu’un certain ordre et un peu de bon sens soit rétabli.
Pour prolonger le cri d’alarme du président de la fédération sénégalaise, Augustin Senghor, j’ai trouvé un article du quotidien français « Le Monde », intitulé « En Côte d’Ivoire, le football dans une mauvaise passe ». Il faut dire que l’élimination de la S.O.A (Société Omnisports des Armées) dès le tour préliminaire de la Ligue des champions a été perçu dans le pays comme un camouflet. Un échec qui ne surprend pas outre-mesure Alain Gouaméné l’ancien gardien des Eléphants et surtout héros de la finale de la CAN 1992. Il avait arrêté le tir du capitaine ghanéen Anthony Baffoe qui offrait le titre à son équipe.
« Le football ivoirien est en lambeaux
parce qu’il est mal dirigé. Le principal problème est l’absence de politique de
formation pour les jeunes. Hormis l’ASEC, qui dispose d’une académie reconnue,
les clubs ne forment pas. Et comme il n’existe aucune compétition digne de ce
nom pour eux, le gâchis est immense. D’ailleurs, si vous observez
l’effectif de la sélection nationale, vous remarquerez que beaucoup sont soit
binationaux, soit arrivés très jeunes en Europe, où ils ont été formés. Cela
traduit bien les difficultés d’un pays au gros potentiel comme la Côte
d’Ivoire. En gros, on mise sur les binationaux pour l’avenir de notre
football ! »
Pour le reste de ses constats, je vous recommande la lecture de cet article qui
traduit parfaitement la crise du football africain dans sa globalité. Tous les
pays sont concernés. Surtout qu’on ne se raconte pas d’histoires et qu’on ne
nous raconte pas des histoires.