Lettre ouverte à Fouzi Lekjaa

Monsieur le Président.
Pardon, Monsieur les Présidents.En la matière vous êtes ce que l’on appelle spontanément un cumulard. Je lis votre carte de visite : président de la fédération royale marocaine de football, président d’honneur de la Renaissance Sportive de Berkane, finaliste malheureuse de la Coupe de la Confédération voilà une dizaine de jours, 3e vice-président de la Confédération africaine de football, membre es-qualité du Comité exécutif, président de la Commission des finances, membre du Comité d’urgence. S’y ajoute une appartenance à deux commissions de la FIFA. Je m’arrête là.

Monsieur le Président, vous venez de vivre, coup sur coup, deux sales moments avec la double défaite des la RS Berkane et du Wydad de Casablanca dans leurs finales respectives de Coupe d’Afrique des clubs. A chaque fois les matches se sont terminés dans la confusion. J’ai vu ou plutôt essayé de voir les images des incidents mais elles n’étaient pas très nettes à l’écran. Après la défaite de Berkane vous avez adressé un courrier à la CAF pour dénoncer une erreur d’arbitrage au cours de la séquence des tirs au but. Je suis curieux de savoir quelle sera la réponse du secrétaire général, Mouad Hajji, qui est votre compatriote et ami. Quant à l’échange musclé entre vous et l’arbitre après le match rapporté par la presse égyptienne rapporté, je n’ose y croire.

Monsieur le Président, votre colère a grondé davantage encore une semaine plus tard à Radès quand la WAC de Casablanca a perdu sa finale de Ligue des champions contre l’Espérance de Tunis lors d’un match qui ne s’est jamais terminé, arrêté après soixante-deux minutes de jeu, vos compatriotes ayant refusé de reprendre le jeu, leur but égalisateur ayant été invalidé par l’arbitre. Quand il a été demandé de revoir les images grâce à l’assistance vidéo, cela s’est révélé impossible, ladite assistance étant en panne. Là, vous n’avez plus saisi la CAF mais la FIFA et le Tribunal arbitral du sport (TAS). Le plus cocasse c’est qu’au moment de la désignation de l’arbitre gambien il avait été récusé par les dirigeants de l’Espérance de Tunis. Sans suite.

Monsieur le Président, vous voilà aujourd’hui parti en guerre avec le Président de la CAF, hiérarchiquement votre supérieur. Cet homme, vous l’avez choisi lorsqu’en mars 2017 vous avez été avec quelques autres dont le président de la commission d’arbitrage un des chantres du « TSH », je traduis, « Tout sauf Hayatou ». Ahmad était seul candidat. Ceux qui avaient plus de bouteille, d’expérience s’étaient défilés pensant qu’ils iraient au casse-pipe. Ils avaient tort. Votre « créature » l’a emporté. Au bout de quelques semaines, dans l’esprit de beaucoup, notamment ceux travaillant au siège de la CAF, vous avez été assimilé à un « président-bis », l’homme fort du football africain. Aujourd’hui vous venez de vous tirer une balle dans le pied, juge et partie.

Monsieur le Président, il me semble que vous devriez remettre la démission de toutes vos fonctions à la CAF. N’ajoutez pas une situation inadmissible à une autre qui l’est bien davantage encore. Et puis demandez à vos compatriotes présents d’une manière ou d’une autre au sein de l’instance faîtière de faire de même. Car ce comportement nuit surtout à l’image du Maroc et des Marocains. Votre pays est un grand pays. Sa diplomatie et son engagement économique avec une grande partie des pays subsahariens sont exemplaires. Le football a un tel retentissement qu’il peut faire basculer en un rien de temps l’image que les autres ont de vous. Partez. Il est temps que la Confédération Africaine de Football retrouve de la sérénité. Peut-être reviendrez-vous un jour plus fort.

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