Pas facile de séparer le bon grain de l’ivraie. Pas facile de faire la part des choses. Comment faire en sorte de ne jamais se départir de la règle de la présomption d’innocence. Depuis quelques semaines je reçois des commentaires ou des « informations », sûres évidemment et sur les dévoiements de la CAF. Pour l’heure on marche sur des œufs et je ne voudrais pas céder à cet exercice trop en vigueur dans le milieu journalistique de devenir un procureur. On m’a promis des « infos de première main ». Wait and see.
Pendant ce temps, sans grand tapage, les compétitions se poursuivent à une cadence infernale. Qui sait d’ailleurs que se déroule à Dar Es Salaam la Coupe d’Afrique des moins de 17 ans. Et pourtant on connaît après une semaine le nom des quatre demi-finalistes qui défendront les couleurs du continent, dans l’ordre alphabétique l’Angola, le Cameroun, la Guinée et le Nigeria. Pour les acteurs c’était l’objectif prioritaire, le titre continental passe après. En coulisses, il y a eu comme toujours les polémiques sur l’âge des joueurs. Le Président de la fédération marocaine, qui est également le président de la Renaissance sportive de Berkane, qui est également le 3e vice-président de la CAF et son président de la commission des finances, a tiré à boulets rouges sur l’équipe du Cameroun dont les joueurs ne seraient pas des adolescents mais des joueurs de plus de 25 ans. L’IRM, connaît pas. Les défaites ont toujours un goût amer.
A peu près au même moment l’entraîneur de l’équipe d’Ouganda, le Ghanéen Samuel Kwesi Fabin, a estimé que le temps était venu d’augmenter le nombre des équipes de la CAN U17 et de le passer de huit à seize. Ils veulent tous participer aux tournois finaux mais, on le sait, les candidats organisateurs sont peu nombreux, les sponsors, les spectateurs, sont rarement présents. C’est un investissement insuffisamment rentable. D’autre part comme les épreuves de jeunes sont qualificatives pour les Coupes du monde des « petites » catégories l’essentiel est d’envoyer à ces rendez-vous les meilleurs représentants possibles. Les tournois de jeunes devraient être la priorité des zones régionales. En revanche lorsque Fabin déclare que les présidents de fédération ne s’intéressent guère aux petites catégories, il est dans le vrai. Bien sûr, il y a toujours des exceptions.
Un dernier mot sur les compétitions de jeunes, le Nigeria est le seul pays du continent à s’être qualifié pour les deux Coupes du monde U17 et U20.
Les Coupes des clubs ne sont pas loin de leur dénouement. La Ligue des champions couronnera l’un des quatre derniers champions, TP Mazembe (2015), Mamelodi Sundowns (2016), Wydad de Casablanca (2017) ou Espérance (2018). On prend les mêmes – sauf Al Ahly, humilié par les Sud-Africains en quart de finale. Un avertissement pour les Egyptiens à deux mois de la CAN, quand bien même le Zamalek peut encore rêver, dix-sept ans après son dernier sacre africain, la couronne de la Coupe de la Confédération. Il lui faudra d’abord effacer en demi-finale le vainqueur du match entre les Tunisiens de l’Etoile du Sahel ou les Soudanais d’Al Hilal et, ensuite, en cas de victoire, soit le CS Sfaxien seule équipe à avoir remporter trois fois le trophée et l’équipe-révélation, la Renaissance Sportive de Berkane.
L’Afrique impose aux journalistes des cadences infernales. Difficile d’analyser puis de digérer une compétition qu’une autre a déjà commencé. Pendant ce temps Le Caire, dit-on, continue de s’embraser. Il faudra probablement attendre le Congrès de la FIFA, début juin à Paris et, plus vraisemblablement la fin de la CAN Egypte 2019, pour c d’une affaire qui porte une ombre sur connaître le dénouement d’une affaire qui porte atteinte au football africain.
Attaquez, attaquez, il en restera toujours quelque chose…