Je respecte toutes les croyances mais lorsque j’ai lu dans un quotidien respectable et respecté du Zimbabwe, « The Herald », « The congolese Devil of Death is now in town », j’ai bondi. L’article a été publié quelques jours avant le match décisif de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2019 entre les « Guerriers » du Zimbabwe et les Diables rouges » du Congo.
L’adversaire est soudain transformé en génie du mal. Il a un nom, Nyamamabe. Il
a le pouvoir d’intervenir lorsque les Congolais ont besoin d’un coup de main
mystique. Ils sont venus chez nous une semaine avant la rencontre afin de
préparer le terrain à leur prochain exploit, nous priver d’être présents à la
Coupe d’Afrique des Nations au mois de juin en Egypte. Ils se sont déjà pointés
dans notre sanctuaire du football pour préparer leur ouvrage, pour faire en
sorte que nos valeureux « Guerriers » perdent leurs radars et que
notre gardien aille cueillir le ballon dans ses filets.
Le Diable qui est dans notre ville aujourd’hui est le fils de celui qui avait
déjà sévi lors de la dernière visite de l’équipe congolaise chez nous, le 14
juillet 1991 déjà en éliminatoire de la CAN. Et ils avaient contraint les nôtres
à un nul. Par parenthèse, les Congolais s’étaient qualifiés pour la phase
finale de 1992 au Sénégal.
Dans sa folie dévastatrice l’auteur de l’article, au point où il en était,
ajoutait que c’est grâce à Nyamamabe que les Diables rouges avaient remporté la
CAN 1972 au Cameroun.
Voilà comment certains médias préparent un match à
gros enjeu. Leur équipe ne doit pas perdre, leur équipe ne peut pas perdre, et
si elle perd ce sera la faute au surnaturel.
Voilà comment on incite au déchaînement des foules qui n’en a pourtant pas
besoin.
Encore une fois je n’ai rien contre les croyances, qu’elles quelles soient mais
je trouve qu’il y a tout lieu d’être inquiet. En cas de victoire des Congolais,
que se passera-t-il en terre zimbabwéenne.
La perversité de cet article est une insulte au panafricanisme et à l’union africaine.
Cette dernière information. Jeudi dernier l’équipe nationale venue s’entraîner
au grand National Sports Stadium d’Harare ont été refoulés par quelques
fonctionnaires locaux
Au prétexte que la Fédération aurait quelques dettes vis-à-vis des autorités. Le Zimbabwe joue un match crucial pour sa qualification à la CAN et on lui refuse l’accès au terrain d’entraînement. Allez savoir si l’auteur de la prose anti-Diables rouges ne va pas encore y voir la magie du démon Nyammabe !!!