Et si les clubs sud-africains s’impliquaient dans le football africain

Les clubs sud-africains ont donné depuis longtemps la sensation d’un désintérêt pour la scène continentale. A parcourir leur palmarès depuis leur première participation en 1993 (jusqu’alors ils étaient bannis pour cause d’apartheid), il y a comme une absence. Seulement trois couronnes et trois finales en 63 Coupes (Ligue des champions, Coupe des vainqueurs de Coupes, Coupe de la CAF, Coupe de la Confédération). Dans le pays, certains s’en inquiètent et demandent aux dirigeants de ne plus se détourner de l’Afrique.

Pitso Mosimane est de tous les entraîneurs sud-africains du moment le plus connu. Et pour cause, il a été sacré champion d’Afrique en 2016 à la tête des Mamelodi Sundowns, quatre ans après avoir pris en main le club de Pretoria, et il a dirigé la sélection nationale entre 2010 et 2012, après avoir été l’adjoint du Brésilien Carlos Alberto Parreira aux commandes de Bafana Bafana.

Mosimane vient de lancer un cri d’alarme aux grands clubs sud-africains, ceux qui monopolisent l’intérêt des fans, Orlando Pirates et Kaizer Chiefs, les deux équipes de Soweto. « Il est important, vient-il de les conjurer, de vous impliquer vraiment dans la Ligue des champions et dans la Coupe de la Confédération ».
Il a raison, cent fois raison. Il est incompréhensible que ces deux icônes du football sud-africain de clubs. Orlando Pirates a été la première équipe de son pays à gagner la Coupe des clubs champions, comme on l’appelait à l’époque. C’était en 1995. Il lui aura fallu attendre exactement dix-huit ans avant de redisputer une finale.
Kaizer Chiefs figure en 2001 au palmarès de la défunte Coupe des vainqueurs de Coupes. Et c’est tout

« Nous avons de la qualité, poursuit Pitso Mosimane, notre Ligue est de qualité supérieure et nous n’avons pas d’excuses pour ne pas avoir deux représentants dans chacune des épreuves continentales comme c’est le cas des pays d’Afrique du Nord, par exemple ». 
« Nous avons d’autant moins d’excuses que nous avons les budgets ou que nous pouvons les trouver. Prétendre le contraire serait faire insulte à tous ces clubs qui prennent part à ces épreuves en ne comptant que sur le soutien de leur gouvernement ».  

L’ancien sélectionneur de l’équipe nationale estime que l’implication des grands clubs est indispensable d’autant que les joueurs ont l’occasion de se confronter à des hommes qu’ils risquent de retrouver lors des rencontres éliminatoires de Coupe d’Afrique ou de Coupe du monde.

Ceux qui suivent le football sud-africain savent que les amateurs de la discipline dans le pays vivent une véritable adoration de la Premier League anglaise et que si certains suivent leur club, chez eux, ils sont surtout branchés Manchester Utd et City, Chelsea, Arsenal, Liverpool. La vérité est là. Il leur faudrait un peu plus d’Afrique et un peu moins d’Europe mais surtout d’Angleterre. Mosimane ne dit en vérité pas autre chose.

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