A l’aube de sa quarantième année, le gardien ivoirien Boubacar Barry Copa vient d’annoncer que c’était fini, qu’on ne le reverrait plus dans sa cage et qu’il allait, dans un premier temps s’occuper de ses successeurs au Oud-Heverlee Louvain, un club de deuxième division belge, la dernière équipe d’une carrière entamée à l’ASEC-Mimosas d’Abidjan et essentiellement poursuivie en Belgique, en particulier sous les couleurs du SC Lokeren.
Si je parle aujourd’hui de Copa Barry, c’est qu’il a connu son heure de gloire le 8 février 2015 à Bata, en Guinée Equatoriale. C’est le jour de la finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Le titulaire Sylvain Gbohouo s’est blessé lors de la demi-finale et Hervé Renard n’a d’autre ressource que de faire appel à l’ex-numéro 1. Temps réglementaire, prolongations, Ivoiriens et Ghanéens n’ont toujours pas marqué. Le vainqueur sera désigné après les tirs au but. 17e tentative. Le gardien ghanéen Razak Braimah tire, Copa Barry arrête. A son tour de frapper. Le ballon fuse au fond des filets. La Côte d’Ivoire est championne d’Afrique, vingt-trois ans après son premier couronnement. Copa Barry est porté en triomphe. C’est son jour de gloire qui efface la défaite contre la Zambie, également après les tirs au but, trois ans plus tôt. Et puis quel plus beau triomphe pour celui qui n’a joué qu’un match, le plus important, la finale.
Boubacar Copa Barry n’a sans doute pas été le meilleur gardien ivoirien de tous les temps mais il aura été le seul après Alain Gouaméné en 1992, à saisir la Coupe d’Afrique comme son ancien après la séance des tirs au but. Gouaméné avait également réussi sa tentative mais l’avant-dernière, pas la dernière.
Je me suis plongé dans la carrière en Coupe d’Afrique de Copa Barry. Il a joué 16 matches en totalité, a remplacé Jean-Jacques Tizié lors de son premier match, le 28 janvier 2006 au Caire à l’heure de jeu contre l’Egypte. Il y encaissera ses deux premiers buts, le premier de Mohamed Aboutreika, le deuxième d’Emad Moteab. Contre l’Egypte toujours, le 7 février 2008 en demi-finale à Kumasi au Ghana, il sortira sur blessure après quarante minutes. Il n’a encaissé que 11 buts.
Le gardien ivoirien dont on parle aujourd’hui a également disputé 3 Coupes du monde avec les Eléphants, en 2006, 2010 et 20 14. Il y a disputé 7 matches, contre la Serbie/Monténégro en Allemagne (3-2), contre le Portugal (0-0), le Brésil (1-3) et la Corée du Nord (3-0) en Afrique du Sud, enfin contre le Japon (2-1), la Colombie (1-2) et la Grèce (1-2) au Brésil. Correct, non !
Une carrière dont
beaucoup de joueurs se satisferait.
Copa Barry, reconnaissez-le, c’est quand même un sacré numéro.