Le football africain en danger

Lisez cet article du grand quotidien tunisien « Le Temps » et vous comprendrez mieux les menaces qui pèsent sur le football africain. C’est très sérieux car le football tunisien était souvent cité en exemple parmi les pays où le football se porte bien sur le continent. Qui aura le courage de réagir et de dire: « on ne peut pas continuer comme cela » ?

Tunisie: Ligue 1 | Le niveau le plus faible jamais vu – Le sommet de l’ennui

C’est un constat amer. Notre championnat n’est pas attractif, souffre d’une grande disparité et se retrouve profondément déséquilibré.

Depuis des années, il y a l’EST et les autres. Depuis plus de cinq ans, après chaque journée de championnat, le constat est le même depuis quelque temps avec une Espérance qui domine la Ligue 1. Sauf que cette saison, l’écart semble être moins profond, du moins pour le moment, avec le reste du peloton. Aujourd’hui, s’il convient de saluer comme il se doit le bon début de saison de l’Etoile Sportive du Sahel, cela interpelle cependant quant au niveau des autres formations du championnat, surtout celles qui sont censées être devant, Club Africain et Club Sportif Sfaxien à titre d’exemple, alors que le tenant « Sang et Or » est toujours là, en embuscade et en l’attente de prendre son envol. Aujourd’hui cependant, les équipes dites « moteurs » de notre Ligue 1 ne sont que les ombres d’elles-mêmes (Cubistes africains et Clubistes sfaxiens). Conséquence, même une Espérance, qui ne réalise pas son meilleur début de championnat, reste concurrentielle, à défaut d’intouchable.

Une compétition plus homogène ?

Forcément donc, ce constat pousse la plupart à dire que le niveau de la Ligue 1 est sûrement l’un des plus faibles de l’histoire, vu le glissement vers le bas constaté. Certains diront qu’il faut du temps pour que les cadors retrouvent leur rythme de croisière. Mais s’ils ont du mal à enchaîner, ils peinent à se montrer dominateurs et à rassurer surtout. Reste que nous ne sommes qu’à la phase 1 du championnat et qu’il faut peut-être encore un peu de temps pour que ces formations se mettent au niveau. Autre réponse possible, le niveau de la Ligue 1 est devenu homogène, et désormais, il n’y a plus de petites équipes. Voilà un argument assez compliqué à utiliser quand on sait que certaines équipes ne possèdent pas les mêmes budgets que d’autres, d’où l’impératif pour les « Puissants » de truster les premières places à terme. Chacun se fera son avis sur le niveau de la Ligue 1 mais cela interpelle en tout cas. Sur ce, quelque jours après l’apothéose du Mondial, la Ligue 1 nous a proposé une affiche entre l’ESS et le CSS, un supposé sommet cependant, vu le peu d’émotions que ce Classico nous a procuré. Ne pas oublier aussi que pour ces deux gros bras de la Ligue 1, s’affronter dans un contexte financier difficile, et conjugué à des résultats continentaux en berne, a quelque peu déprécié ce choc. A nouveau donc, cela nous renvoie à une question qui revient trop souvent avec insistance : que vaut notre Ligue 1 ? Franchement, le point commun de nos clubs jusque-là est ce spectacle d’une infinie tristesse. Espérons maintenant que 2023 ne reprenne pas comme 2022 s’est achevée, avec une kyrielle de chocs qui n’en ont que le nom. Et s’ils ont atteint des sommets cela dit, ce sont uniquement ceux de l’ennui ! Assurément, ce triste tableau, conjugué à l’insolvabilité de la majorité de nos clubs d’élite, pose autant la question de l’attrait de la Ligue 1 que celle de sa compétitivité.

« Trading » à outrance et effectifs mouvants

Aujourd’hui donc, et on le dit sans hésitation : La Botola pro, la Ligue 1 Algérienne et l’Egyptian Premier League, c’est une autre planète comparé à la Ligue 1 tunisienne. Chez nos voisins, les limites sont définies (plafonnement des salaires et salary-cap), les talents ne sont pas constamment fuyants, les pelouses sont verdoyantes et la compétition n’est pas seulement un « body combat » peuplé de coupeurs de jambes ! Pourtant, en marge de ce passage à l’acte de formations occidentales boulimiques de joueurs algériens et marocains surtout, l’on note que les ossatures des clubs vendeurs ne bougent pas pour autant. Bref, ils ne tombent pas dans la compensation, ni dans une logique de « trading » à outrance, alors qu’à l’inverse, nos clubs tunisiens s’y engouffrent, sans pour autant céder aux prix forts et vers un club huppé (intérêt unique de formations de second rang). Conséquence pour nous maintenant, à de très rares exceptions (sauf peut-être l’EST), nos effectifs sont mouvants. Bref, à force de construire sur du sable, la Ligue 1 est en perpétuel recommencement. Dès lors, difficile de grandir et de progresser, alors que ‘au fil du temps, tel un symbole révélateur, l’écart devient abyssal avec nos voisins.

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