Ndaye Mulamba n’est plus

Il est des noms qui résistent à l’épreuve des années même si leurs heures de gloire se sont perdues dans la nuit des temps.  Ndaye Mulamba est de ceux-là, de ces noms qui disent quelque chose aux plus anciens. Quoi au juste ? Mais si, souviens-toi, c’est celui qui détient le record de buts de la CAN sur une édition…ah oui, neuf buts. Oui, oui c’est cela. C’était en 1974, en Egypte.

Ndaye Mulamba est décédé le samedi 26 janvier en Afrique du Sud où il suivait des soins depuis le mois d’août. Il était né à Luluabourg, aujourd’hui Kananga. S’il avait écouté ses parents, il n’aurait jamais joué au football. Mais la nature fait parfois bien les choses. Renaissance du Kasaï, US Tshinkunku, AS Bantou de Mbuji-Mayi, ce seront les noms de ses premiers clubs avant son transfert retentissant, sur décision du Président Mobutu Sese Seko, à l’AS Vita Club de Kinshasa. Ce que le Maréchal voulait, il l’obtenait et le Vita Club était son équipe favorite. Sa décision ne se discutait pas. Ndaye Mulamba y restera jusqu’en 1988.

Le petit attaquant, rappelle Radio Okapi, s’y distingue très vite.
« Tonique, vif, rapide, aux tirs puissants, il sème la pagaille dans le championnat local. On le surnomme aussitôt « Volvo », la voiture la plus rapide de cette époque-là ». En 1973, il remporte la Coupe d’Afrique des clubs champions contre l’Ashanti Kotoko de Kumasi et, quelques semaines plus tard, il se qualifie pour la Coupe du monde de football Allemagne 1974. Ensuite, en Egypte, il gagne la Coupe d’Afrique des Nations avec deux distinctions personnelles « meilleur buteur et meilleur joueur » de la compétition avec 9 buts ; record encore valide jusqu’à ce jour. Il disputera une autre finale continentale avec l’AS V Club, malheureusement pour lui perdue face à la Jeunesse Electronique de Tizi-Ouzou, en 1981.
Ensuite on perd un peu sa trace. Certains l’annoncent mort à plusieurs reprises. On le retrouve en Afrique du Sud et, en 1994, il est distingué par la CAF qui lui remet des trophées jamais reçus. Sa vie est ensuite une sorte de long calvaire. Malade et tombé un peu dans l’oubli.

Aujourd’hui, en disparaissant, il se rappelle un peu à nous. Les héros africains qui ont fait rêver beaucoup de gamins de leur génération n’ont généralement droit qu’aux souvenirs de leurs proches et de quelques journalistes qui ont su conserver quelques images des gloires d’hier, d’avant-hier et même de plus loin encore.
Adieu l’ami.  

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