En suivant le match éliminatoire de la Ligue des Nations européenne, je me suis très vite remémoré les commentaires très élogieux de mes confrères du monde entier au lendemain de la Coupe du monde 1982 en Espagne après les performances de l’Algérie, victorieuse de l’Allemagne, et du Cameroun, éliminé sans avoir subi la moindre défaite. « L’Afrique sera le football des années 2000… »
Les faits ne leur ont pas donné raison. Les résultats des sélections nationales d’ont pas été au niveau de ces prophéties. Et pourtant en regardant la liste des joueurs français je ne pouvais me rappeler tous ces éloges. Car, l’équipe de France était, au coup d’envoi, en équipe très « africaine ». Jugez-en vous-mêmes. Wissam Ben Yedder (Tunisie), Ferland Mendy (Sénégal, Guinée), N’Golo Kanté (Mali), Steven Nzonzi (RD Congo), Moussa Sissoko (Mali), Dayotchanculle Upamecano (Guinée-Bissau). Six joueurs auxquels on pouvait adjoindre le nom d’Anthony Martial, Guadeloupéen, ayant aussi sa part d’africanité. Enfin de match viendront s’ajouter ceux de Nabil Fekir (Algérie) et de la « petite merveille » Eduardo Camavinga (Angola, Congo).
Six joueurs africains au coup d’envoi d’un match de l’équipe de France, je ne suis pas sûr que cela se soit déjà produit. Bien sûr, parmi eux, ils sont nombreux à être nés en France mais imaginez un instant qu’ils aient renforcé la sélection nationale de leurs pays d’origine, ces derniers auraient, sans aucun doute, gagné des places dans la hiérarchie mondiale. Le phénomène n’est pas propre à la France. L’Espagne s’est appropriée il y a peu le tout jeune Ansu Fati, originaire de Guinée-Bissau et je pourrais citer d’autres pays qui profitent de talents venus d’Afrique.
Depuis longtemps les footballeurs en Afrique se sont habitués aux tribunes désespérément vides. Les meilleurs joueurs évoluent en Europe et les spectateurs d’antan se sont transformés en téléspectateurs. Leurs idoles portent un autre maillot que celui de leur pays d’origine mais ils continuent de vibrer pour eux. Il paraît que c’est cela la mondialisation.