Le monde du toujours plus

Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais plus je regarde en direction du monde du football et plus je remarque qu’il est celui du toujours plus. Plus d’argent, plus de fric, plus de pognon, plus de flouse, plus de tune… J’en avais depuis longtemps fait le constat mais j’ai été rejoints ces derniers temps par deux voix beaucoup plus autorisées que la mienne, celle d’Ernesto Valverde, entraîneur du FC Barcelone et celle de Jurgen Klopp, entraîneur de Liverpool. Il y a pire comme références.

Valverde a fait part de son scepticisme sur le nouveau format de la Super Coupe d’Espagne habituellement disputée en début de saison sur un match entre le champion et le vainqueur de la Coupe du Roi. Elle se joue désormais à quatre (champion, vice-champion de Liga, vainqueur et finaliste de Coupe du Roi). Pour l’argent, elle a été délocalisée en Arabie saoudite, en plein cœur de la saison. « Le football, dit-il, est devenu du business et recherche des revenus, a rappelé le technicien. C’est la raison pour laquelle nous sommes tous ici. C’est un format complètement différent de ce à quoi nous sommes habitués. C’était toujours le premier titre et le premier match de la saison et pour moi, ça me semblait bien ».

« Le football dans lequel nous sommes impliqués est une industrie, des sources de revenus sont recherchées ». Opinion que partage Jurgen Klopp. Pour lui le « Boxing Day », cette institution, une fois et demie centenaire, qui fait jouer le championnat d’Angleterre le 26 décembre, est de trop. Ce jour-là les spectateurs et téléspectateurs ont envie de se reposer du foot ajoutant que la qualité doit primer la qua Crime de lèse-majesté. On ne piétine pas la tradition surtout au royaume d’Elizabeth II.
Klopp a une excuse, il est Allemand. Autre culture.

 Et, puisque j’évoque l’Afrique, je voudrais revenir sur les CAF Awards. Au premier chef je voudrais dire que le choix du Sénégalais Sadio Mané est des plus justifiés n’en déplaise à ceux qui pensent toujours que le candidat qui a la même nationalité qu’eux ne peut pas ne pas être élu Roi d’Afrique. Un nationalisme qui n’a pas lieu d’être au moment de distinguer le meilleur. Le choix est difficile. Mohamed Salah et Riyad Mahrez sont de grands champions et le football africain devrait être fier de posséder de tels champions, d’ailleurs couronnés deux fois et une fois les années précédentes. Beaucoup ont déploré leur échec lors de la cérémonie des deux autres trophées, « The Best » de la FIFA et le Ballon d’Or de France Football. A cet égard je crois que la CAF n’a pas compris qu’il fallait imposer ses candidats en avançant d’au moins deux mois la désignation de son lauréat, en tout cas avant le Ballon d’Or. Elle pourrait ainsi exercer une pression sur les votants en rappelant que son représentant méritait plus d’attention et de reconnaissance. Il y a une bonne dizaine d’années, un de mes amis, journaliste argentin, m’avait dit : « Le football africain n’est pas bankable » !

C’est aux médias de faire le job, je ne le répèterai jamais assez. Le football est un sport collectif. Alors jouez le jeu en équipe. Sortez d’un nationalisme qui ne vous apportera rien sur la scène mondiale.
J’aurais pu vous parler des autres CAF Awards parce qu’ils méritent plus de lumière que celle qui les projette dans l’ombre de Sadio Mané cette année. Je suis certain que j’aurai l’occasion d’y revenir. Tenez, j’ai, à titre d’exemple, regardé la liste des votants pour désigner la meilleure joueuse de l’année. Y figurent des représentants de pays qui ne possèdent pas de football féminin. Vous avez dit ridicule. Tout à fait d’accord. La désignation des meilleurs ne relève pas des administratifs (il faut que tous les pays votent) mais doit faire la part belle aux techniciens et aux journalistes.
A très vite…

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