Menace sur le CHAN

La Tunisie participera-t-elle au prochain Championnat d’Afrique des Nations qui doit se tenir au Cameroun au mois d’Avril ? Si l’on s’en tient à la déclaration des clubs qui participaient la semaine passée à l’assemblée générale extraordinaire de la Fédération tunisienne de football (FTF), c’est un non collégial.

Les clubs motivent leur décision de forfait par “les retombées négatives de la participation à cette compétition sur le calendrier et les joueurs”. Aucune décision n’a encore été arrêtée. Il appartient au bureau fédéral de se prononcer.   


J’ai déjà entendu et lu les termes de désertion et de trahison Si la Tunisie renonçait, elle ne serait pas la première. Depuis la création de l’épreuve, l’Egypte n’y a jamais participé sans que quiconque n’y est trouvé à redire. Aucun texte n’interdit à une association nationale de ne pas participer à une compétition continentale. On l’a dit les clubs tunisiens reprochent le calendrier choisi par la CAF – avant, le CHAN se déroulait au tout début de l’année comme la CAN – et ses conséquences sur celui du championnat national. La Tunisie fait partie de ces pays qui respectent leur calendrier. Et ils ne sont pas si nombreux sur le continent. Je sais, par exemple, un pays – que je ne nommerai pas – où la finale de la Coupe nationale se déroule au gré du Président de la République. La saison peut s’être terminée, quatre, cinq, voire six semaines plus tôt, c’est le Chef de l’Etat qui décide !


Je voudrais ajouter que tous les deux ans l’Egypte et la Tunisie sont représentés à la CAN par beaucoup de leurs joueurs locaux. Lors de la dernière édition, cette année en Egypte, les joueurs égyptiens évoluant dans le championnat national se comptaient quinze sur vingt-trois, les Tunisiens étaient moins nombreux, neuf sur ving t-trois. Dans ces deux pays qui ont une solide structure nationale, un championnat avec plusieurs clubs de haut niveau, le CHAN peut sembler moins indispensable. Et on peut comprendre, sans l’approuver complètement, la position des clubs qui ont le sentiment d’être les grands oubliés de la CAF.


Cette dernière a confirmé l’organisation de la Super le 14 février à Doha au Qatar. L’Espérance de Tunis, championne d’Afrique, doit rencontrer le Zamalek du Caire, lauréat de la Coupe de la Confédération. Problème : compte-tenu de la distorsion les liens entre l’Egypte et le Qatar, le turbulent et parfois hystérique président du Zamalek, Mohamed Mansour, a déjà fait savoir qu’il n’enverrait pas son équipe à Doha. Entre nous, hormis l’argent versé par le Qatar à la CAF on ne voit pas bien l’intérêt de faire disputer le trophée dans ce pays. On me dira que c’était déjà le cas la saison passée. Mais ce déplacement a-t-il servi l’image du football africain. Je ne sache pas qu’on ait beaucoup parlé et écrit sur cette rencontre. Ah, si l’on m’avait dit :  cette année la Super Coupe d’Afrique aura lieu en Angleterre, en Espagne ou en France, j’aurais dit « peut-être va-t-on avoir un éclairage nouveau sur les clubs africains », cette année en particulier alors qu’on a célébré le centenaire de l’Espérance de Tunis. Non, on a préféré l’argent du Qatar. Je vous l’accorde, la CAF accuserait un fort déficit à la fin de l’année qui s’achève…
Où sont les intérêts du football et de ses joueurs ? Parfois je me demande si quelqu’un s’en soucie vraiment.  

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