Le football est de retour en force dans les différentes zones dites « de développement » de la CAF. Cette année 2019 a été marquée par une floraison d’épreuves. Compétitions pour sélections A, U20, U17, U15, pour les femmes A et catégories d’âge en pleine ascension. Tout se passe comme si cinq des six zones six zones, UNAF (Nord), Ouest A et Ouest B, CECAFA (Afrique Centrale et Orientale), COSAFA (Afrique Australe) s’étaient donné le mot. Seule manque à l’appel l’UNIFFAC (Afrique Centrale) toujours en passe. L’argent est arrivé avec des dotations FIFA et CAF, les télévisions ont posé leurs caméras dans les stades et les plus attentifs peuvent suivre des matches en direct ; on pense en particulier aux efforts de COSAFA TV. Il faut dire que grâce à l’investissement particulier de l’Afrique du Sud la COSAFA est devenue la zone numéro 1 sur le continent. Chaque jour de compétition, par exemple, on trouve sur le site dédié au football de la zone un compte-rendu complet des matches en plusieurs langues, anglais, français, portugais.
Il y a eu, chez les hommes et chez les femmes une bonne vingtaine de compétitions. Tous les pays n’ont pas participé à l’ensemble des épreuves. Mais on a vu une équipe d’Erythrée dans la compétition des U15 de la CECAFA dont elle était l’organisatrice, et son équipe A a terminé dans le carré d’as de la Senior Challenge Cup organisée au mois de décembre en Ouganda. De toute évidence ces rassemblements sont de nature à développer le football dans des pays qui vivent trop souvent les grandes épreuves par procuration, faute d’être très compétitives. Pour ceux qui l’ignoreraient les compétitions de la CECAFA sont les lointaines héritières de la Gossage Cup, initiée en 1926 avec le Kenya, l’Ouganda, le Tanganyika et Zanzibar, rejoints plus tard le Ruanda-Urundi. Curiosité le nom de la compétition était celui du sponsor, eh oui déjà, qui était un fabricant de savon. L’histoire du football africain, pourtant passionnante, est souvent mal connue. Le petit reproche que l’on peut faire aujourd’hui à toutes ces organisations régionales c’est qu’elles sont mises en place sans concertation avec les autres. Ne pourraient-elles pas se dérouler à une même période afin de concentrer l’attention simultanément sur les unes et sur les autres. Autre petit regret, les matches ont lieu tous les jours, à des horaires qui ne sont pas les meilleurs et les stades sont le plus souvent désertés. C’est un problème qui concerne tout le football africain. En revanche le bon point c’est qu’on peut suivre les images un peu partout. Oui, il faudrait que les dirigeants des associations zonales qui font beaucoup actuellement pour le développement du football féminin apprennent à travailler ensemble, à se concerter, à échanger leurs expériences.
Il y a quelques jours la Zambie a remporté le tournoi U20 de la COSAFA après
sa victoire en finale contre l’Afrique du Sud. Le meilleur joueur du tournoi,
le milieu de terrain de l’équipe victorieuse le
milieu de terrain Patrick Gondwe, outre son trophée, a obtenu un billet pour un
essai en Espagne avec le club professionnel de deuxième division, Numancia. C’est
la confirmation que pour beaucoup de dirigeants du continent l’avenir d’un
joueur de qualité n’est pas en Afrique mais en Europe. C’est d’autant plus
cocasse que, dans le même temps, un pays comme l’Afrique du Sud, lorgne de plus
en plus vers l’Amérique du Sud. Savez-vous que les Mamelodi Sundowns, champions
d’Afrique en 2016, ne comptent pas moins de cinq « latinos » dans
leur effectif, un Argentin, un Brésilien, deux Uruguayens et un Vénézuélien.
Lors de mes recherches j’ai même trouvé un gardien français à Orlando Pirates.
Le football n’est-il pas un langage universel.