Décret présidentiel du mois de septembre 2014 au Cameroun :les équipes U-15 et U-17 du pays doivent être réservées aux joueurs de championnats nationaux ; Selon cette décision venue de tout en haut haut, Thomas Libiih, le sélectionneur des joueurs U17 présents à la Coupe du monde de la catégorie au Brésil, a dû renvoyer chez eux les « étrangers ».Conséquence :Etienne Eto’o, (Real Majorque), Enzo Tchato (Montpellier), Joss Aurel Nkongue Tiki (Lyon), Jordan Konango (AS Monaco),Bryan Djile Nokoue (Saint-Etienne), et Dani Barel Fotso (AS Roma) ont quitté le Brésil avant le coup d’envoi de la compétition. Bye, Bye les gars !
Les résultats vous les connaissez : défaites du Cameroun contre le Tadjikistan (0-1), contre l’Argentine (1-3) et contre l’Espagne (0-2)
Interrogé après la défaite contre l’Argentine lors de la deuxième journée, Thomas Libiih, dont je rappelle qu’il fut quart de finaliste de la Coupe du monde 1990, expliquait le pourquoi du comment de l’échec. « L’inexistence d’un championnat de jeunes au Cameroun est la cause principale de cette contre-performance. On manque de niveau, ce qui est tout à fait normal. Les gamins ne jouent aucun championnat. On fait avec nos forces, on fait avec ce qu’on a, ils jouent ce qu’ils peuvent jouer… et le reste c’est dans l’avenir, à force de jouer, qu’ils seront au bon niveau ».
Donc si j’ai bien compris
on a fait jouer au Brésil ceux qui ne jouent pas chez eux faute de compétitions
et ceux qui jouent à l’étranger n’ont pas joué. Mais à
quel jeu joue-t-on ???
L’intention initiale prise au Palais de l’Unité – résidence du Chef de l’Etat –
n’était pas une mauvaise décision, mais l’intendance n’a jamais suivi depuis la
publication du décret d’il y a cinq ans. On attend toujours les compétitions de
jeunes. Si, un jour, les exclus de Brasilia portent le maillot d’une autre
équipe nationale, il ne faudra pas s’étonner.
Un bien beau voyage en Absurdie.
A ce propos j’ai regardé la composition des différentes
équipes présentes à la Coupe du monde. J’ai repéré neuf joueurs qui pourraient
rejoindre peut-être une sélection africaine et qui sont au Brésil sous un autre
maillot.
Australie : Idrus Abdulahi (Ethiopie) et Yaya Dukuly (Libéria)
Canada : Marc Kouadio (Côte d’Ivoire)
Etats-Unis : Chituru Odunze (Nigeria)
Italie : Degnand Wilfried Gnonto (Côte d’Ivoire), Destiny Udogie Yenoma
(Nigeria)
Pays-Bas : Souleyman Allouch (Maroc), Anass Salah Eddine (Maroc), Mohamad
Taabouni (Maroc).
Depuis le début des années 80 le football africain n’a cessé
de piocher parmi les joueurs expatriés ou les binationaux pour former leur
équipe A. Aujourd’hui, ils constituent la majeure partie des effectifs dans la
plupart des pays. Les délaisser risque de se retourner contre ceux qui mettent
des barrières. Essayez donc de bâtir une équipe du Cameroun, ou beaucoup d’autres
d’ailleurs, sans les expatriés !
Et puis une Coupe du monde, quelle que soit la catégorie, c’est une vitrine
irremplaçable qui mérite, pardon qui impose, que les meilleurs soient sur le
terrain. Tout le reste n’est que billevesée.