Abracadabrantesque !
On parlerait de méprise en temps normal. Sans autre conséquence que celle d’une simple gaffe. Mais il s’agit d’une bataille entre l’Egypte et la FIFA. A propos de la non prise en compte du vote du sélectionneur et du capitaine des « Pharaons » lors de l’élection du footballeur de l’année FIFA, « The Best ».
Le formulaire de vote, soumis à la FIFA par la Fédération égyptienne le 15
août, présentait des signatures « en majuscules » qui « ne semblaient pas valides ». Ces formulaires « n’étaient pas non plus signés par le secrétaire général, ce qui est obligatoire », a indiqué l’instance mondiale. Je rappelle d’une part que la sélection alors était sans entraîneur en titre, d’autre part que la fédération égyptienne était sous tutelle de la FIFA après la démission en juillet du président et de tout son comité exécutif.
Des
erreurs au sein de la FIFA, c’est possible. Mais ce qui est insupportable c’est
cette attitude des Egyptiens qui disent avoir sur leurs bulletins positionnés
en numéro 1 l’idole de tout le pays, Mohamed Salah. Quand on participe à un tel
scrutin on ne doit pas éliminer tous les autres candidats au prétexte qu’il y a
un concurrent de votre pays. De toute façon Salah aurait, au mieux, fini
troisième et non pas quatrième.
Foutaise, on ne retient que le nom du vainqueur.
Je pense depuis très longtemps que les votants ne devraient pas avoir le droit
de désigner un joueur de leur pays. Il y a, hélas très longtemps, lorsque je m’occupais
de l’organisation de l’Etoile d’Or du magazine Afrique Football, j’avais imposé
aux électeurs de ne pas nommer un joueur de leur pays, instruit de mes
expériences précédentes pour le référendum du Ballon d’Or africain de France Football.
Cette histoire est ridicule. Elle nous promet encore de belles palabres autour
de la désignation du Joueur de l’année de la CAF. La couronne, on le sait
reviendra soit à Salah soit au Sénégalais Sadio Mané.
Les deux prétendants appartiennent au même club, Liverpool. Ils ont été ensemble
champions d’Europe, champions d’Angleterre, meilleurs buteurs de la Premier
League avec le troisième larron Pierre-Emerick Aubameyang. Comment les
départager ? Simplement en prenant en compte leur parcours à la CAN. L’Egypte a été sortie en huitième de finale et
le Sénégal n’a échoué qu’en finale. Si j’étais un électeur je voterais donc
pour Sadio Mané.
Philemon Otieno, vous connaissez ?
C’est un milieu de terrain kenyan qui opère dans l’un des plus grands clubs de son pays, Gor Mahia, et qui compte une dizaine de sélections en équipe nationale. Le 4 août dernier, Otieno s’est blessé au genou lors d’un match contre la Tanzanie en éliminatoire du Championnat d’Afrique des Nations. La blessure s’était révélée suffisamment sérieuse pour qu’elle suscite une intervention chirurgicale
Problème : la fédération avait déclaré alors qu’elle n’avait pas les fonds et qu’elle ne pouvait rien faire pour le joueur. Son club avait fait la même réponse insistant sur le fait que son joueur avait été blessé avec la sélection et qu’il ne lui appartenait donc pas de prendre les frais de l’opération à sa charge. Une souscription a alors été ouverte dans le pays, famille, amis, fans…Otieno a pu être opéré.
Quelle honte pour le football kenyan et ses dirigeants. Et, m’a-t-on dit, ce n’est pas la première fois qu’un tel scandale se produit.
Tu tiens sur tes deux jambes, tu joues, tu es blessé, démerde-toi.
Cette
semaine, par hasard, je suis tombé sur un classement des meilleurs championnats
d’Afrique. Les critères utilisés reposaient sur les performances dans les
compétitions africaines, le nombre de joueurs en équipe nationale, la
professionnalisation, les infrastructures, l’affluence dans les stades, la
rigueur dans l’organisation, la médiatisation, le statut des joueurs et des
entraîneurs, les sponsors … Il plaçait en tête le Maroc devant la Tunisie, l’Egypte,
l’Algérie et la RD Congo. Suivaient l’Afrique du Sud, la Zambie, le Soudan, le
Nigeria et la Guinée.
En cherchant j’ai trouvé un autre
classement qui ne prend en compte que les seuls résultats des Coupes interclubs.
La Tunisie est numéro 1 devant l’Egypte, le Maroc, l’Algérie et la RD Congo.
Suivent l’Afrique du Sud, le Soudan, la Zambie, le Nigeria et la Côte d’Ivoire.
Le Cameroun est quinzième et le Ghana vingt-deuxième !
Pour les clubs on retrouve en tête l’Espérance Sportive de Tunis, Al Ahly, le TP Mazembe, le Wydad de Casablanca, l’Etoile Sportive du Sahel, le Zamalek, Al Hilal d’Omdurman, les Mamelodi Sundowns, l’AS Vita Club et le Horoya AC de Conakry. Dans cette liste, dont la dernière mise à jour a été réalisée il y a une semaine, on dénombre très exactement 444 clubs.