Mohamed Messi, Cristiano Mané, Sadio Ronaldo ou Leo Salah ?

Quel embrouillamini, que de polémiques. Oserais-je ajouter : comme d’habitude.
Une élection, quelle qu’elle soit, donne toujours lieu à contestation. Et, comme souvent, l’Afrique se réveille en retard, après la désignation du vainqueur. Aujourd’hui le choix de Lionel Messi comme une injustice vis-à-vis de Sadio Mané et de Mohamed Salah.

Je vous propose de faire le bilan des votes des capitaines, entraîneurs et journalistes :

  • Capitaines :
    Mané : 9 fois 1er, 17 fois 2e, 19 fois 3e
    Salah : 11 fois 1er, 13 fois 2e, 25 fois 3e  
    Sur 54 pays africains affiliés à la FIFA, 35 seulement ont voté. Mané a été cité 15 fois parmi les trois premiers dont 4 fois à la première place, Salah 10 fois dont 4 fois à la première place.
  • Entraîneurs :
  • Mané : 9 fois 1er, 11 fois 2e, 25 fois 3e
  • Salah : 14 fois 1er, 8 fois 2e, 27 fois 3e
  • Sur les 54 pays africains 36 ont participé au vote. Mané a été cité 18 fois parmi les trois premiers dont 8 fois à la première place, Salah 6 fois dont 1 fois à la première place
  • Journalistes :
    Mané : 13 fois 1er, 16 fois 2e, 27 fois 3e
    Salah : 7 fois 1er, 17 fois 2e, 27 fois 3e
    Sur les 54 pays africains 42 ont participé au vote. Mané a été cité 31 fois parmi les trois premiers dont 12 fois à la première place, Salah 17 fois dont 2 fois à la première place.

 
Pourquoi l’Egyptien et le Sénégalais n’ont-ils pas terminé parmi les trois premiers du classement, 1.Lionel Messi, 2.Virgil Van Dijk, 3.Cristiano Ronaldo ?

  • Parce qu’ils sont Africains, entend-on partout sur le continent. La réponse est clairement oui. Le talent des joueurs est reconnu mais la notoriété, l’universalité c’est autre chose. C’est le même phénomène pour les pays d’Asie ou pour la majorité des pays d’Amérique du Nord, du Centre et du Sud à l’exception de l’Argentine et du Brésil
  • Beaucoup des votants ne connaissent pas les joueurs, n’ont vu au mieux que quelques séquences de jeu sur lesquelles on pouvait les suivre. Il faut savoir que la FIFA réunit aujourd’hui 211 associations membres contre 193 à l’ONU. C’est lors de la présidence de Sepp Blatter que la FIFA a fait grossir, artificiellement il faut le reconnaître, le nombre de ses pays membres. Il voulait recevoir le prix Nobel de la Paix et pensait que le nombre ferait poids sur les votants.
  • Pour gagner il faut jouer en Europe, prioritairement, en Angleterre, en Espagne au Real ou au Barça, et en Italie, de préférence à la Juventus. Celui qui ne sait pas fait son choix en fonction du nom des candidats, les connus et les moins connus. En donnant sa voix à un joueur dont la notoriété n’est plus à faire l’électeur ne se fera pas traiter d’incompétent.
  • Les votes sont insondables. Ils correspondent parfois à des choix politiques, géo graphiques ou autres.

A titre personnel je pense qu’il y a beaucoup trop de votants. Tenez, il y a le vote des supporteurs qui compte pour 25% dans la première sélection. A titre de comparaison, il y a, au regard de la population des deux pays, beaucoup plus d’internautes en Egypte qu’au Sénégal.
Surtout je crois que la désignation des meilleurs joueurs et joueuses devrait être, comme cela a été longtemps le cas, de la responsabilité de l’association de quatre ou cinq grands journaux ou magazines d’Europe puisque les meilleurs joueurs du monde évoluent en Europe. Je rappelle que le Ballon d’or fut créé par l’hebdomadaire France Football en 1956 et que j’ai eu la chance et le privilège pendant treize ans d’être le responsable de l’élection du défunt Ballon d’Or africain.

De très grands joueurs n’ont jamais été distingués. En Afrique c’est le cas de Samuel Eto’o et de Didier Drogba. C’est ainsi. Cela ne retire rien au talent qui fut le leur et qui aurait mérité la récompense « auto-proclamée » suprême. Cela ne retire rien au plaisir qu’ils nous ont offert.
Et, entre nous, il y en a un peu marre du tandem Messi – Ronaldo. Alors, faites comme moi, passez à autre chose. On attend le verdict de France Football et, ensuite, celui de la CAF. Encore de futurs désaccords en perspective.

Quant au Onze-type de l’année, il n’honore pas ce qui l’ont établi. Black is not beautiful !

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