Un sale climat continue d’entourer la Confédération Africaine de Football. Vous vous souvenez que peu après son accession à la tête de l’institution, Ahmad Ahmad avait désigné le Ghanéen Kwesi Nyantaki premier vice-président et le Nigérian Amaju Pinnick deuxième vice-président.
Le premier avait été obligé de démissionner pour des faits de
corruption et fut d’ailleurs condamné quelques mois plus tard à une amende de
500.000 francs suisses par la FIFA. Le deuxième, devenu premier, a été déchu de
sa vice-présidence à la mi-juillet. Mauvaise nouvelle pour ce dernier, l’Etat nigérian
vient de décider la saisie d’une douzaine
de propriétés de
plusieurs hauts responsables de la Fédération de
football, parmi
lesquels le premier d’entre eux, son président Amaju Pinnick,
dans la cadre d’une
vaste enquête pour corruption. Cette saisie est le dernier épisode d’une
enquête ciblant des hauts responsables de la Fédération nigériane de
football (NFF), accusés du blanchiment de plusieurs millions de dollars, qui
doivent être entendus par la
justice le 26
septembre.
Deux membres importants de la CAF mis en quelques mois en accusation pour des faits de corruption. Y aurait-il comme une sorte de malédiction, de gangrène ? D’autres dirigeants, occupant des fonctions moins visibles, seraient-ils touchés ?
Puisqu’on en est aux « affaires cairotes », je souhaite évoquer la situation de l’ex-directeur financier de la CAF, Mohamed El Sherei, remercié par un coup de pied dans les fesses au mois de juillet. Il y a peu il avait été sollicité par les responsables de la fédération égyptienne pour occuper les mêmes fonctions ou presque. Il pensait que le contrat allait être signé. Or la fédération, après la démission de son ancien président et des autres dirigeants, consécutive au fiasco des Pharaons à la CAN est dirigé par un Comité de normalisation qui est sous contrôle de la FIFA. Selon Mohamed El Sherei, cette dernière avec l’accord de la CAF qui aurait mis son veto à son recrutement.
Rappelons que Mohamed El Sherei est, avec l’ancien secrétaire
général Amr Fahmy, celui qui a dénoncé les comportements présumés irréguliers
de l’actuelle présidence de la grande institution africaine.
Et puis mon excellent confrère africain « Botola » vient de rappeler que la CAF est
financièrement aujourd’hui dans le rouge. Le président de la Commission des finances et
2e vice-président de la CAF, le Marocain Fawzi Lekjaa, lors de la réunion du
comité exécutif avait lancé un cri d’alerte au mois de juillet dernier. « La
CAF est entrée dans un cycle de déficit structurel qui atteindra environ 6
millions de dollars à la fin de l’année 2019. » « Si ce déficit n’est pas
corrigé, cela conduira à la consommation de réserves financières et le déficit
atteindra les 120 millions de dollars dans dix ans », avait averti celui qui
est aussi le président de la Fédération marocaine de football.