Le foot africain malade de ses compète…s !

Qui a fait attention aux résultats de la deuxième journée des éliminatoires du CHAN 2020. Celui qui l’a fait n’a pas manqué d’être extrêmement surpris par la déroute et l’humiliation subies par l’équipe d’Afrique du Sud face à la modeste formation du Lesotho – et ce n’est pas lui faire injure que d’utiliser cette dénomination. A Soweto, cette dernière est allée s’imposer sur le score de 3 buts à zéro après avoir déjà gagné la première manche 3 à 2.

Y a-t-il une explication ? Bien sûr. Et il ne faut pas aller la chercher bien loin. La programmation de cette rencontre coïncidait avec le coup d’envoi de la Premier League 2019-2020. Les principaux clubs ont refusé de libérer leurs internationaux. Vous allez me dire, c’est le CHAN, ce n’est pas la compétition la plus importante du calendrier continental.  Mais ce n’est pas la première fois que les clubs sud-africains montrent qu’ils refusent de se laisser imposer n’importe quelle hérésie du calendrier. Ils l’ont déjà fait dans un passé pas si lointain avec les Bafana Bafana.
Personnellement je comprends l’attitude des clubs qui doivent se soumettre à des plans établis par les maîtres du Caire sans faire bien attention à ce qu’il se passe dans chaque pays où les programmes de la saison sont devenus très difficiles à établir en raison des obligations internationales.

Je me suis penché sur ledit calendrier. La CAN s’est terminée le 19 juillet. Nous avons eu ensuite deux week-ends consacrés aux éliminatoires du CHAN 2020. Il y en aura un autre en octobre et un autre en novembre. Au mois d’octobre nous aurons deux week-ends pour le tour préliminaire de la CAN 2021. Très peu d’équipes sont concernées mais pour celles-là cela compte. Ajoutons maintenant le tour préliminaire des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 avec deux dates en septembre.
Ce sont la Ligue des champions et la Coupe de la Confédération qui seront les plus voraces ave sept rendez-vous, deux au mois d’août, deux en septembre et trois en décembre. Pour couronner le tout il y aura encore deux dates en septembre pour le dernier tour éliminatoire de la CAN U23 dont la phase finale se tiendra au mois de novembre en Egypte. Une CAN dont il faut rappeler qu’elle qualifiera les trois premiers pour le tournoi olympique de Tokyo en 2020.

Une bonne vingtaine de week-ends vont ainsi être mobilisés pour des rendez-vous continentaux auxquels on pourra sans doute ajouter quelques compétitions zonales. Alors j’interpelle le secrétaire général de la CAF. Comment puis-je organiser un championnat national en tenant compte de tous ces rendez-vous. L’Afrique n’est pas l’Europe et ne devrait jouer ses matches en semaine que de manière tout à fait épisodique. Le reste du temps, comment fait-on ? Le dernier championnat d’Egypte s’est terminé après la CAN, le 27 juillet. Il avait démarré très exactement un an auparavant, le 31 juillet 2018. Ce n’est qu’un exemple, il y en a d’autres et je ne parle pas des Coupes nationales.

Le football africain est miné par une overdose de compétitions. A propos savez-vous quels sont les championnats nationaux les plus pléthoriques ? Ils comptent vingt équipes en première division. Il s’agit de la Tanzanie et de la Zambie. Le Bénin, l’Egypte et le Kenya en avaient dix-huit cette saison.
Trop de compétitions tue les compétitions. L’un des grandes réformes qu’il serait nécessaire d’établir en concertation avec les fédérations devrait porter sur le nombre de clubs autorisés à participer aux championnats nationaux. Assez de gesticuler l’Europe, l’Europe, l’Europe A chacun en fonction de ses moyens et non pas de son désir de faire comme les autres.
Cette référence constante à l’Europe, c’est le « palu » du foot africain. Une maladie qui, lorsqu’elle vous a piqué, ne vous lâche plus. Mieux vaut s’en prémunir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *