La semaine du pire et du meilleur

Quelle semaine. On est passé par tous les sentiments, hélas surtout par celui du pire. N’a-t-on pas vu ainsi le Président de la Confédération Africaine de Football être cherché, au petit matin, dans son hôtel à Paris, au lendemain du Congrès de la FIFA, pour être conduit au parquet financier.

Pendant une journée il a été entendu sur ses relations commerciales avec une société basée dans le sud-est de la France. Le soir, il a été autorisé à regagner son hôtel. Libre, a-t-on dit et écrit ça et là. Oui, mais les investigations sont en cours, d’autres personnes doivent être auditionnées. Au fur et à mesure de l’enquête, la justice prendra les décisions qu’elle croit les meilleures. Avec elle, en France, rien n’est jamais terminé. Le fait que ce soit le président de la CAF qui soit en première ligne dérange tous ceux qui partagent l’amour du football en Afrique. Se répand une sale odeur de corruption. La suspicion est désormais collective. La veille de cette interpellation, le président de la FIFA avait mis en avant les changements intervenus depuis son accession au pouvoir avaient redonné à son organisation une image de pureté sinon de sainteté. L’affaire CAF, il disait n’en rien savoir. Depuis plus de deux mois des documents étaient sur le bureau de la Commission d’éthique. Nous en avons un double, comme d’autres journalistes. Cette semaine, le New York Times s’est également intéressé de près à ce dossier.

Après le Congrès de la FIFA, plusieurs présidents d’associations africaines ont sollicité un entretien avec l’ancien président, Issa Hayatou. Parmi eux, une bonne partie de ceux qui, depuis mars 2017, n’avaient cessé de vomir sur son nom. Ils ignoraient que le Camerounais avait été convié au titre de VIP par le président Gianni Infantino. Mieux, un des membres importants de l’équipe actuelle, lui a demandé s’il pouvait venir le rencontrer à Yaoundé pour venir lui…présenter des excuses ! Aurait-il senti que le vent était en train de tourner ???

Au chapitre du pire, on trouve l’interminable fiasco malien. Pas de fédération depuis un an et demi, une crise profonde qui dure depuis quatre bonnes années avec aujourd’hui cet ultimatum de la FIFA. Si dans une semaine vous n’avez pas résolu vos problèmes, vous serez suspendus et votre équipe ne disputera pas la CAN en Egypte. La Mali, nous vous en avons déjà parlé, sont depuis début 2018 sous le régime d’un Comité de normalisation. La presse n’a cessé de mettre en accusation sa présidente, une ancienne ministre. Incompétente, a-t-elle dénoncé maintes et maintes fois. Elle a le soutien de la FIFA. Toujours est-il que la remise en ordre de la fédération n’a guère avancé.

Sans les joueurs, il n’y aurait plus de football au Mali. Les juniors se sont encore bien battus à la Coupe du monde U20, en Pologne. Ils ont échoué dans des conditions plus qu’honorables en quart de finale. Ils ont joué pendant soixante-dix minutes en infériorité numérique, à dix contre onze. Mais eux ont fait honneur à leur maillot et à leur drapeau. Et ce n’est pas la première fois. Dans des circonstances très différentes, les Sénégalais se sont pareillement arrêtés en quart de finale. Ils auraient pu se qualifier, l’aurait peut-être mérité mais il s’en est fallu d’une satanée séquence des tirs au but. On a souffert avec eux, on a essayé de les pousser. On aurait tant aimé voir les deux équipes en demi-finales. Ce sera pour une prochaine fois. Mais que de promesses.
L’Afrique de l’Ouest avait trois des quatre représentants du continent en Pologne. Cela pourrait changer car la CAF souhaite que les éliminatoires se fassent désormais par zones géographiques comme elle l’a initié chez les U17. Il fut donner leur chance aux « petits ». Non, quand les CAN U17 et U20 sont qualificatives pour la Coupe du monde on doit envoyer les meilleures équipes. On n’est pas au jardin d’enfants.

La Coupe du monde des femmes qui vient de commencer en France a été difficile pour les représentantes africaines. Les Nigérianes qui portaient bien des espoirs ont été dominées par les Norvégiennes qui sont de sacrées clientes. On attendait toutefois mieux d’Asisat Oshola, Rita Chikwelu et autre Francisca Ordega. Les Banyana Banyana sud-africaines, dominées dans tous les domaines n’ont pas résisté aux Espagnoles, pas très inspirées non plus mais tout simplement meilleures. Reste à voir les Camerounaises qui pour leur première sortie croiseront la route des Canadiennes. Les Lionnes, il y a quatre ans, avaient passé le premier tour avant d’échouer de peu face aux Chinoises. On leur souhaite le meilleur comme aux Super Falcons et aux Banyana Banyana.

Ainsi va la vie du foot africain. Encore beaucoup d’émotions avant le 21 juin, jour d’ouverture de la CAN modèle 2019 avec 24 équipes et non plus 16. Folie des grandeurs, L’avenir nous le dira.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *