Daniel Cousin dirigera-t-il encore l’équipe du Gabon le 22 mars dans un match contre le Burundi décisif pour l’accession à la CAN 2019 ? Le Gabon n’a pas d’autre solution que d ’aller gagner à Bujumbura. Mais voilà l’ancien attaquant international est en bisbille avec le Ministre des sports. Le différend entre les deux hommes porte sur pas moins de salaires impayés.
C’est une maladie assez courante en Afrique que d’oublier d’honorer les engagements envers les sélectionneurs nationaux. Souvent les entraîneurs étrangers ont dû avoir recours aux instances internationales, FIFA et TAS, pour percevoir leurs arriérés de salaires. Tenez, au Gabon, le prédécesseur de Daniel Cousin, l’Espagnol Jose Antonio Camacho, au moment de son éviction, réclamait 15 mois de salaires impayés. On pourrait citer les nombreux coachs qui se sont retrouvés dans une situation identique.
Il faut savoir que si, en principe, ce sont les
fédérations qui procèdent au choix de l’homme de terrain, le contrat se signe
au niveau du gouvernement. La bonne raison c’est que les fédérations, sauf cas
exceptionnel, ne disposent pas des fonds nécessaires et que pour les
sélectionneurs la signature d’un ministre représente une garantie.
En principe !
Avec un national, les choses sont un peu différentes.
Le Ministre gabonais a répondu en substance à Daniel Cousin qu’« il pense à son
match, on verra ensuite », ajoutant que l’Etat honorait toujours ses
engagements. Dans pareille circonstance, on connaît l’argument, « ce n’est
pas mon ministère, c’est le Budget qui traîne » …
Et là, ce sont les propos du ministre, « Daniel ne m’a
pas laissé le temps de régler le problème, que c’est déjà sur la place publique
».
Oh, oh, Monsieur le ministre, cela fait six mois que Daniel Cousin est au
boulot et qu’il n’a pas été payé !
Je ne peux pas ne pas me souvenir qu’au début du mois d’août 2013, le Gabon
avait organisé, au stade d’Angondjé à Libreville, le Trophée des champions, la
rencontre qui, chaque année oppose le champion de France au vainqueur de la
Coupe de France. Le Gabon avait dépensé beaucoup d’argent. Pour quel bénéfice ?
Poser la question, c’est déjà y répondre.
Daniel Cousin a plus apporté à son pays en notoriété et reconnaissance que ce
match franco-français. Et je rappelle que Cousin était le fer de lance du
football gabonais avant l’éclosion de Pierre-Emerick Aubameyang. Il mérite plus
d’égards comme l’ensemble des entraîneurs africains. A ce propos vous aurez
noté que tous les entraîneurs qui viennent de participer à la CAN U-20 au Niger
étaient tous des « locaux ». En principe les quatre représentants à
la Coupe du monde au mois de mai/juin en Pologne seront toujours à leur poste. Curieux
quand même qu’on leur ferme la porte dès qu’il s’agit de prendre en mains la
sélection nationale des « Grands ». Le football africain doit encore
se désinhiber.