Devant les errements constatés depuis plusieurs années de la Confédération Africaine de Football, il nous a semblé que l’heure était venue de donner la parole à tous ceux qui font vivre le football continental, dirigeants de clubs, anciens joueurs internationaux et, bien sûr, journalistes. Il ne s’agit pas de se livrer à un réquisitoire contre ceux qui sont censés
diriger l’organisation aujourd’hui. Ce serait trop facile et totalement improductif. Non ce que nous souhaitons c’est que chacun apporte des idées neuves qui pourraient recevoir l’approbation de tous, y compris de ceux qui persévèrent à accompagner le football et les joueurs dans les tribunes.
Le premier à s’exprimer est un grand monsieur du sport, journaliste tout autant que diplomate. Il a été un très très proche de son compatriote éthiopien Ydnekatchew Tessema et du Camerounais Issa Hayatou, les deux anciens grands présidents de la CAF, mais encore de Juan Antonio Samaranch, ancien président du CIO. Fekrou Kidane a été un des acteurs du retour de l’Afrique du Sud au sein du mouvement olympique. Il a eu le privilège dans ce contexte de travailler avec Nelson Mandela. Il est une référence incontestable.
Il nous a adressé cette première réaction après les premiers matches de Cameroun 2022.
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Les membres de la CAF ont du pain sur la planche. Ils doivent travailler à l’avenir de l’organisation faîtière, une fois qu’ils auront touché leur argent de poche. La première obligation est de mettre fin à la corruption comme celle de l’ancien président qui s’était octroyé une somme de 40.000 dollars par mois ou ben qui avait invité les musulmans à La Mecque avec l’argent de la CAF.
En suivant devant mon poste de télévision les images de la CAN au Yaoundé, j’ai regretté comme beaucoup l’absence du public dans certains stades. Une solution serait d’ouvrir gratuitement le spectacle aux élèves et étudiants vu le manque de moyens de ces deux catégories qui ne sont sans doute pas les seules. Cela s’est déjà fait dans le passé. Idem pour les grandes sociétés qui pourraient acheter un certain nombre de billets pour leurs clients. Là encore il ne s’agirait pas d’une nouveauté.
La FIFA ne peut pas et ne doit pas revêtir les habits de gendarme dès qu’il s’agit du football africain et se livrer à un rôle de donneur d’ordres, se mêlant de tout et de rien. Elle doit apporter sa contribution financière à la CAN. La plus grande majorité de nos pays ne sont pas en mesure de supporter l’organisation d’une manifestation qui a pour première vertu de rassembler tous les Africains, quelle que soit leur origine. A cet égard le passage de 16 à 24 équipes n’a pas été une initiative heureuse puisqu’elle multiplie les obligations du pays organisateur, notamment avec la construction de stades dont chacun sait qu’ils ne serviront plus à rien après l’épreuve, les spectateurs préférant de plus en plus se transformer en téléspectateurs. Construire des stades dans des pays pauvres est une hérésie.
Il est impératif que des hommes de bonne volonté se concertent afin de sauver notre football bien malade. Le temps est venu d’organiser des tables rondes dans tous les pays africains en dehors de la CAF et des associations nationales qui ne servent à rien. Il faut que les Africains de bonne volonté réfléchissent pour relancer notre football et trouver des solutions, si nécessaire avec l’Union Africaine.
Fekrou Kidane