La Coupe d’Afrique des Nations est en danger. Je ne vous parle pas de la toute prochaine édition qui va se dérouler au Cameroun. Certains, qui se voient plus importants qu’ils ne le sont, se sont évertués à tirer à boulets rouges sur la patrie des Lions Indomptables pour des raisons obscures. Car, soyons justes, quels sont les pays qui, aujourd’hui, sont en mesure d’accueillir une compétition disproportionnée avec ses vingt-quatre équipes et dont les stades risquent de devenir rapidement des monuments historiques dont on organisera la visite par des touristes ? Le Cameroun tiendra son rang. Ceux qui en doutent sont de mauvaise foi ou mus par des desseins qui nous échappent.
Revenons au présent immédiat, à cette Assemblée générale de la CAF qui s’est tenue le 26 novembre au Caire. Je n’étais pas sur place mais je l’ai suivie sur le net. Très exactement 2h15. Le temps fort était consacré, pensait-on, au passage de la Coupe du monde à un rythme biennal, projet chéri du président de la FIFA. De cette Coupe du monde « new generation », on ne sait rien sinon qu’elle rapportera, pense-t-on à Zurich, et qu’elle suscite un rejet des instances du football européen et latino-américain. On pouvait espérer que Gianni Infantino apporterait quelques explications à son déroulement et à la place future de la CAN dans ce contexte révolutionnaire. Rien. Pire il fut simplement demandé aux présidents des 52 associations nationales présentes au Caire de se prononcer pour ou contre la nouvelle formule. Carton vert pour le Oui, carton jaune pour un Ni oui, Ni non et carton roule pour le Non. Juste avant de procéder au vote, le président de la CAF demanda à la salle s’il y avait des questions. Et là, stupeur pour le vieil observateur que je suis. Silence de marbre, terminons-en rapidement avec cette histoire. L’Afrique du football a, dans une belle communauté d’indifférence, baissé la tête. Chacun savait que l’Afrique, dans l’espoir de recevoir de l’argent grâce au nouveau deal, se déclarerait favorable au projet. Sans chercher à avoir la moindre explication. Attitude sidérante.
Quel serait l’impact d’un tel bouleversement du calendrier mondial sur la Coupe d’Afrique des Nations ? A priori personne ne s’en souciait au Caire. Assemblée générale extraordinaire, tel était son label. Je vous fais juges.
Je pourrais vous parler des autres séquences de ce petit raout. Toutes à l’encan. Idem pour la conférence de presse.
La future CAN aurait-elle lieu tous les deux ans ou tous les quatre ans ? A quelle période se déroulerait-elle ? Au même moment que l’Euro ou qu’une autre épreuve continentale ? Avec ou sans les joueurs expatriés ? Et quid des phases éliminatoires et des calendriers nationaux ?
Le rendez-vous cairote dont on attendait quelques indications sur le futur du football continental ne restera qu’une simple reproduction du monde du silence. Chut…t….t…
Le football africain, en tout cas ses représentants, a fait sa génuflexion devant le grand Mamamouchi de Zurich et ses affidés.