Développer le football féminin en Afrique, mille fois d’accord. Il y a déjà longtemps que j’ai dit que si on voulait faire des efforts, s’occuper vraiment des jeunes femmes, nous aurions une équipe féminine africaine championne du monde avant équipe masculine. Mais quand je vois ce qui se déroule actuellement à l’occasion des éliminatoires de la CAN féminine qui sera organisée l’année prochaine au Maroc, je me demande si la CAF a bien les yeux en face des trous.
Figurez-vous que le tirage au sort oppose le Nigeria au Ghana. Il se trouve que ces deux pays sont des précurseurs dans le domaine du football féminin. Le Nigeria a remporté neuf des douze titres continentaux organisés depuis la première édition de la CAN en 1998, le Ghana a été trois fois finaliste et trois autres fois troisième. Comment s’est-on arrangé pour retrouver les deux équipes face à face. Parce que pour réduire les frais de déplacement la CAF a choisi de procéder à des éliminatoires par zones géographiques Comme elle a tendance à le faire. Et, au tour suivant, le vainqueur du duel Nigeria – Ghana rencontrera la Côte d’Ivoire, autre nation importante dans le football féminin. Le dernier classement FIFA pour les femmes positionne le Nigeria en tête; le Ghana est 4e et la Côte d’Ivoire 5e. Comment peut-on se priver de deux de ces trois pays en phase finale de la CAN. C’est d’autant plus grave et irresponsable que la CAN enverra quatre équipes du continent à la Coupe du monde et que deux autres auront droit à un repêchage face à des équipes issues d’autres continents. Dans la meilleure des hypothèses l’Afrique aurait donc six qualifiés pour la Coupe du monde Australie – Nouvelle-Zélande 2023.
Quarante-quatre pays étaient sur la ligne de départ des éliminatoires de la CAN. Jamais il n’y en avait eu autant. Certains de ces pays ne figurent même pas sur le classement FIFA (33 sur 44). Pourquoi ? Parce que jusqu’à présent le football féminin ne préoccupait que quelques pays sur le continent. Mais il y a un an la FIFA a décidé d’accorder une subvention de 500.000 dollars à chaque association membre qui s’engagerait dans le développement du football féminin… Je n’en dis pas plus. Mais je maintiens que le tirage au sort a été une absurdité et un vol pour les pays que j’ai nommés. Et ce sont les Nigérianes, les Ghanéennes et les Ivoiriennes qui en feront les frais.
Mais qui a pu prendre pareille décision !!! Carton rouge aux fossoyeurs du football africain.