Bon. On le savait. Il ne pouvait pas y avoir de surprise. Depuis la signature du dit « Protocole de Rabat », la messe était dite. Ce serait lui, Patrice Motsepe, le nouveau Président de la Confédération Africaine de Football. A ses côtés, ils devaient être trois plus un conseiller spécial. Et bien ils seront cinq, non plus trois mais cinq vice-présidents. Déjà difficile de se mettre d’accord à cinq mais à sept…
C’est le problème du nouvel arrivant.
Savez-vous quel est le mot qui est systématiquement revenu dans les commentaires ? Milliardaire. Et, comme un miracle, son visage est devenu celui d’espérance et de lumière. Le président de la Commission des finances nous l’a fait comprendre pendant l’assemblée générale, les finances de la CAF sont défaillantes, le trou s’élargit. Que ne l’avait-il dit plus tôt, lui qui est en place depuis quatre ans.
Ce n’est que l’un des aspects de la précédente mandature et la pandémie de Covid-19 n’est pas la seule responsable. Il faudrait être aveugle pour ne pas l’avoir su ou vu. Le football africain n’était déjà pas bien portant avant la crise sanitaire.
Alors oui, on attend beaucoup du chef d’entreprise Motsepe car c’est d’un patron dont la CAF a besoin, d’un homme qui ait une vision. J’ai entendu que le nouveau venu n’était pas un homme de football qu’il n’en connaissait pas les arcanes.
Foutaise. Depuis son arrivée à la tête des Mamelodi Sundowns en 2004 le club de Pretoria a remporté sept titres nationaux, dont les trois derniers, deux Coupes nationales et une Ligue des champions. Il a supplanté les deux monuments de Soweto, Kaizer Chiefs et Orlando Pirates. Il n’y serait pour rien ? Consternant de le penser. S’il n’est pas omniprésent au club, il en est le boss. Son expérience vaut bien celle de gens qui n’ont jamais eu de telles responsabilités.
Alors assez de méfiance et de critiques. Bien sûr on pourra toujours épiloguer sur l’absence d’élections. Les urnes ne sont jamais garantes de bon choix.
On jugera Motsepe aux actes, rien qu’à ses actes. Pour les circonstances de son arrivée et d’éventuelles immixtions extérieures, il est trop tard. L’exemple de 2017 n’a pas été beaucoup retenu.
Accordons dès lors à Patrice Motsepe notre confiance pour remettre de l’ordre dans la maison CAF.
Et, par exemple, sa première mesure pourrait être de restaurer la CAN U-17 que le Maroc a annulé, au dernier moment. L’avenir du football en Afrique, ce sont ses équipes de jeunes qui ont montré à plusieurs reprises sur la scène mondiale qu’elles pouvaient rivaliser avec les meilleures, et même leur passer devant. Oui ce serait une décision très positive d’autant que la Zambie s’est proposée d’organiser l’épreuve.
Alors tous ensemble dans l’épreuve indispensable, même vitale, de redressement.
Au Vatican à l’arrivée d’un nouveau Pape on la salue d’un Habemus Papam. Aujourd’hui la CAF peut lancer un Habemus Motsepe…