Un grand sportif africain s’en est allé

Jean-Claude Ganga n’est plus. Il vient de décéder à Brazzaville. Il était âgé de 86 ans.
Je fais partie de ceux qui l’ont bien connu et je peux vous assurer qu’il fut un très grand dirigeant. Je sais, certains préféreront parler des excès qui le condamnèrent à son éviction du CIO en 1999. Sans lui, pourtant, le sport africain n’aurait pas connu la même trajectoire. Sitôt après les Indépendances il fut l’architecte des 1ers Jeux Africains en 1965 à Brazzaville, secrétaire général mais vrai patron du Conseil Supérieur des Sports en Afrique (CSSA), l’un des leaders du combat contre l’apartheid. Je me souviens de cette réunion à Montréal juste avant les Jeux Olympiques de Montréal en 1976 au cours de laquelle il fut l’instigateur du retrait des délégations africaines, à l’exception de celles de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Après avoir quitté le CSSA en 1979, il deviendra, dans la foulée, et pendant dix ans Président de l’Association des Comités Nationaux d’Afrique (ACNOA). Après avoir été le porte-parole du sport africain pendant plus de trente ans, il deviendra de 1982 à 1985 ambassadeur du Congo en Chine. Quand je le rencontrais alors, il prononçait quelques phrases dans la langue de ce pays pour montrer comment il s’impliquait dans son rôle de diplomate. De retour à Brazzaville, il sera nommé pendant quelques mois ministre des sports.

Avec Jean-Claude Ganga c’est une figure du monde politico-sportif qui disparaît. Un ancien syndicaliste devenu un patron au langage fort et puissant, sûr de lui-même et très déterminé. L’illustration d’une Afrique qui n’entendait pas se laisser dominer.

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